Lundi dernier, j’ai rencontré Marion. Elle m’a offert un ravissant petit panier de violettes toutes fraîches et parfumées, cueillies chez un de ses amis. J’ai gardé un seul petit vase fleuri et avec tout le reste, j’ai décidé de préparer un sirop de violettes à la belle couleur parme, avec une saveur florale et citronnée, sans aucun colorant ni arôme artificiel.
Dit comme ça, c’est plutôt tentant hein?! Mais je l’ai complètement raté! 😂
Ça avait pourtant l’air facile mais j’ai laissé frémir trop longtemps, attendant en vain que le sirop s’épaississe légèrement avant la mise en bouteille. Du coup, j’ai laissé plus longtemps que prévu et même ajouté du sucre… Au final, une fois refroidi, ça donne un gros bonbon-gomme au subtil goût de violette. :/
Je vous donne quand même la recette… Avez-vous déjà essayé?

La recette

J’avais environ 50 à 60 gr de fleurs de violettes (sans tiges), soit 2 grosses poignées.

• Je les ai laissées macérer pendant 24h dans un bocal fermé, dans 125 ml d’eau froide, avec 1/2 citron bio en morceaux (ou le jus).

• Le lendemain, j’ai filtré à l’aide d’un filtre à thé, pour ne garder que le liquide dans une casserole. Faire frémir et ajouter 125 gr de sucre blanc.
  (Si on utilise du sucre roux, le goût y est quand même mais il paraît que la couleur du sirop tourne au rouge-marron).
• Laisser mijoter à feu très doux (6 à 10 min). C’est en refroidissant que le sirop doit prendre une belle consistance…
• Verser dans une petite bouteille avec bouchon.

Quand il est réussi, ce sirop original peut servir pour parfumer un kir, des yaourts, glace vanille, madeleines…
Apparemment, il se conserve quelques mois au réfrigérateur…

 

Une autre recette…

Dans une autre recette, j’ai vu qu’on pouvait aussi verser le jus de citron et 90 ml d’eau frémissante sur les fleurs, avant de laisser infuser une nuit à couvert.
Le lendemain, filtrer et ajouter 200 ml d’eau froide puis faire frémir à feu très doux, verser 250 gr de sucre blanc et chauffer jusqu’à ce que le sucre soit dissous.

La violette odorante (Viola odorata), un parfum fugace?

Je vous en parlais dans l’article précédent, la violette est une des premières fleurs à apparaître au printemps. Il y en a plusieurs espèces qui se ressemblent tant qu’il est souvent compliqué de les différencier!

A priori, reconnaître la violette odorante est facile : elle sent bon la violette!

Sauf que la violette contient de la bêta-ionone, une substance chimique ayant la faculté de fermer temporairement les récepteurs d’odeur. C’est pour cela qu’après avoir senti le parfum des violettes, il faut patienter un moment avant de pouvoir le savourer à nouveau… Et on a parfois l’impression que les autres violettes ne sont pas parfumées 😉

Il y a 1 ou 2 autres espèces qui ont ce parfum caractéristique mais la violette odorante (Viola odorata) est la plus courante. Ses fleurs sont d’un violet plus intense ou parfois blanches.
Viola mirabilis (la violette étonnante) sent aussi la violette. Ses fleurs sont plus pâles, avec l’éperon blanchâtre et elle a seulement une rangée de poils sur le pétiole.
Ce ne serait pas grave de les confondre car toutes les violettes sont comestibles.

La violette odorante est très prisée en confiserie et en parfumerie!
Les Violettes au sucre de Toulouse sont des friandises réputées. Une essence puissante est extraite des feuilles pour parfumer les cosmétiques.
Les fleurs et aussi les jeunes feuilles de Viola odorata décorent les salades ou les salades de fruits. Les feuilles peuvent servir à épaissir les potages.
Les herboristes la conseillent en tisanes (fleurs et feuilles) pour soigner la toux et les maux de gorge.

La violette odorante se multiplie par semis spontanés, et aussi par stolons, comme les fraisiers : des tiges rampent sur le sol et vont s’enraciner plus loin pour former une nouvelle plante, si bien qu’elle finit par former de jolis tapis!