Dans le cadre d’un projet de jardin, j’ai pour mission de concevoir des haies qui encadreront une prairie pour chevaux.
Pour favoriser la biodiversité et faciliter l’entretien, je suggère naturellement une haie champêtre. Les conseils avisés d’un vétérinaire spécialisé m’ont aidée à sélectionner des essences non toxiques pour les équidés (chevaux, poneys, ânes…).
De l’autre côté du pré, côté rue, les clients souhaitent une haie de charmes bien taillée, doublée d’un alignement d’arbres pour se protéger du vent et des regards indiscrets tout en offrant de l’ombrage aux chevaux.
Comme ils ont flashé sur cet alignement d’érables dans le village voisin, je leur propose des érables planes (Acer platanoïdes) qui sont inoffensifs pour les chevaux, tout comme l’érable champêtre d’ailleurs! (Acer campestre)
Pour ce type d’alignement, pourquoi pas acer platanoïdes ‘Globosum’, un petit érable boule, d’une hauteur raisonnable de 6 m ?
Les feuilles d’acer platanoïdes, pourvues de 5 à 7 lobes aux dents aiguës terminés en pointe fine. Les ailes des samares forment un angle obtus.
Lorsqu’elles se détachent, les samares tombent lentement en tournoyant comme les ailes d’un hélicoptère, ce qui facilite la dispersion des graines.
Attention, danger!
Mais saviez-vous que les samares et les plantules des érables sycomores (Acer pseudoplatanus) et des érables negundo (Acer negundo) contiennent une toxine causant une maladie mortelle qui affecte les chevaux ? (la myopathie atypique des équidés)
Une poignée de samares ou de jeunes plantules peut suffire pour atteindre la dose létale et aucun antidote n’existe!
Il me semble donc utile de mettre en garde quant au risque que représente cet arbre si il est planté dans le voisinage des pâtures car le vent porte les samares loin de l’arbre, parfois même à plusieurs centaines de mètres. Le principe de précaution voudrait que les érables sycomores soient à plus de 500 mètres des prairies.
Heureusement, tous les érables ne sont pas incriminés et on n’est pas obligés de renoncer à ces beaux arbres!
Mais reconnaître ceux qui bordent les prairies peut aider à évaluer le risque…
L’érable plane (acer platanoides) peut également se confondre avec le platane commun aussi appelé « platane à feuille d’érable », souvent utilisé en alignement le long des rues. Les feuilles sont grandes, découpées en trois ou cinq lobes.
En mai, on observe des fleurs mâles (jaunes) et femelles (rouges) en même temps, sur le même platane.
Les fruits forment des akènes en forme de boule.
Voilà un post fort utile que l’on devrait toujours garder en tête .. dans le même esprit mais cette fois pour les enfants la société d’horticulture à laquelle j’adhere à commis un petit opus sur les plantes dites du mal .. regarde sur notre site tu verras ce dont il s’agit.. bises et encore bravo .. Hélène
J’irai voir ça, merci! 😉
J’ai aussi le document édité par le centre anti-poison qui répertorie les végétaux toxiques.
Bonne semaine! Bises
Bonjour, j’ai un problème car mes feuilles ressemblent à l’érable plane avec des pointes aiguës et les samares à ceux du sycomore genre boomerang refermés et la tige est rouge. Comment savoir?
Si les feuilles ressemblent à celles de l’érable plane, il n’y a pas de danger 😉
Eh bien ! Tous les propriétaires de chevaux devraient être mis au courant !
La nature est cruelle parfois !
Bonne semaine.
La pluie sera encore au RDV !
Je pense que maintenant, tous les propriétaires connaissent le problème… Mais il est important d’informer aussi ceux qui ont un jardin autour des prairies de pâtures…
La nature n’est pas cruelle. A l’origine, les chevaux étaient sauvages et transhumaient là où ils le voulaient et surtout quand la nourriture venait à manquer. Tous les mammifères ont en fait la capacité de reconnaitre ce qui est toxique pour eux. Cependant, l’Homme a domestiqué ces mammifères et ils les a parqué, alors, quand la nourriture vient à manquer dans leur pâture comme pendant l’été 2022, malgré l’affouragement, les animaux se tournent vers ce qui peut se manger même si c’est toxique pour eux ; c’est ainsi qu’il y a le problème avec les samares mais aussi le séneçon jacobée, le galega officinal… la liste pourrait être longue. C’est pourquoi, la 1ère chose à faire c’est de préserver ses prairies, d’avoir une surface réellement suffisante pour nourrir ses animaux et ne pas se servir de ses pâturages comme paddocks. Portez-vous bien ! et pensez à vos animaux autrement !
Beaucoup d amis des chevaux connaissent le problème. Le tout est de reconnaitre l erable toxique de celui qui ne l est pas. J ai du mal à les différencier.
Oui les propriétaires de chevaux le savent généralement mais on ne peut pas toujours savoir ce qui est planté aux alentours de la prairie, chez des voisins… Informer le plus grand nombre est donc important. Je vais essayer de faire une planche comparative pour aider à les différencier.
Oui ça en aiderai plus d’un. Car franchement c’est pas évident. Merci d’avance
Voilà, j’ai ajouté ma planche comparative à l’article 😉
Merci beaucoup, c’est parfait. Proprietaire d’equidés, je vais enfin pouvoir les differenciers.
J’ai perdu trois chevaux en deux jours à cause de cette maladie. Seule Bohême s’en ai sorti. A l’époque, l’origine de la maladie n’était pas connu. C’est comme un cauchemars éveillé dont on ressort forcément différent. Il y a de nombreuses espèces toxiques ou mortelles pour les équidés.
C’est terrible! Ca va si vite et on ne peut rien y faire…
Même si on est attentif et qu’on connaît maintenant le problème, on ne sait pas toujours ce qui est planté dans les 500 m aux alentours de la prairie, dans un jardin voisin…
La liste des arbustes pour la haie champêtre s’est réduite comme peau de chagrin mais le vétérinaire m’a quand même précisé que c’était souvent l’excès qui était problématique. Une haie variée est donc moins risquée qu’une haie monospécifique.
Merci pour ce sujet très important, j’en avais une vague idée, Mais tu as superbement bien illustré les choses. J’ai un vague souvenir aussi qu’il y a un « lait » qui s’écoule lorsqu’on arrache une feuille de l’un des deux, mais je ne sais plus lequel…