Ce week-end, c’était le comptage des oiseaux du jardin pour Natagora. J’ai reporté mon observation à ce lundi, profitant de la neige qui amène toujours plus d’oiseaux à se rapprocher des maisons.
Dans le grand ginkgo de mes voisins, 5 grives s’étaient rassemblées, avec 2 tourterelles et des choucas. Des silhouettes bien différentes, en ombres chinoises sur fond de ciel blanc…
Chez nous, 4 espèces de grives sont répandues : la grive musicienne, la grive mauvis, la grive litorne et la grive draine….
J’ai réussi à en photographier une quand elle est allée se rassasier sur le buisson des voisins… En agrandissant au maximum une photo, je me suis aperçue que ce n’était pas la grive mauvis, comme l’année dernière, mais la grive litorne.
Il paraît que celle-ci visite beaucoup moins régulièrement les jardins que la grive mauvis mais on les voit souvent ensemble.
C’est surtout vers la fin de l’hiver, lorsque ses principales ressources naturelles commencent à manquer.
En hiver les grives litornes, mauvis et draines sont souvent en bandes plus ou moins bruyantes et farouches. Elles mangent des baies dans les buissons ou au sol.
La musicienne est plus solitaire, discrète.
Quelle grive ai-je observé? La grive litorne…
On reconnaît la grive à son plumage brun tacheté, mais selon l’espèce, on constate des variantes de couleurs.
La grive ressemble assez à la femelle du merle noir.
La litorne est plus colorée que les autres grives: tête et croupion gris ardoise, dos brun, queue noire, ailes rousses et sa poitrine est jaune-orangé avec des chevrons noirs.
Le dessous des ailes est blanc comme chez la Grive draine. Le bec est jaune, les pattes brun-noir.
Il n’y a quasiment pas de dimorphisme sexuel.
Elle a la taille et la forme du merle mais son chant est bien moins mélodieux!
Les jeunes sont plus ternes: la tête et le dos sont de la même teinte brune.
L’alimentation de la grive varie selon la saison.
La Grive litorne se nourrit en groupes plus ou moins grands, dans des zones ouvertes : les prairies et champs où elle peut trouver sa nourriture, les bois, les bosquets ou les haies et parfois jusque dans les parcs et jardins.
En automne et en hiver, la grive a un régime principalement végétal: fruits de l’aubépine, du houx, du lierre, du gui ou les arilles des ifs.
Au printemps et en été, elle diversifie son alimentation et mange principalement des lombrics, des araignées, des escargots ou des limaces, des insectes tels que fourmis, mouches, coléoptères, punaises, grillons, larves de phalènes du bouleau….
Les grives annoncent la venue de l’hiver!
L’espèce est migratrice.
Si les hirondelles annoncent le printemps, les litornes, elles, signalent bruyamment la venue de l’hiver quand elles arrivent chez nous à la fin de l’automne, en octobre/novembre.
Reproduction
Elle se reproduit depuis l’Islande jusqu’au nord-ouest de la Chine, et elle hiverne dans le sud de l’Europe et le sud-ouest de l’Asie.
La Grive litorne est une espèce forestière pendant la reproduction, alors qu’elle fréquente plutôt les zones ouvertes en hiver.
Elle forme souvent des groupes importants, avec de 5 à 50 couples qui nidifient ensemble, mais on trouve rarement 2 nids dans le même arbre. Les nids sont espacés de plusieurs mètres, et installés entre 2,50 mètres et 9 mètres de hauteur selon les espèces.
La grive peut avoir 1 ou 2 couvées par saison et elle pond entre 3 et 6 œufs, bleu clair, à chaque ponte. La femelle couve les œufs pendant 12 à 15 jours. Les oisillons sont autonomes environ 30 jours après leur naissance.
Bombardage de fientes!
La Grive litorne a une façon très spéciale de se défendre contre les prédateurs: les intrus (pies, geais, rapaces) sont bombardés avec des fientes. En général, plusieurs grives attaquent en même temps. Les rapaces n’apprécient vraiment pas de se retrouver couverts de fientes gluantes qui compliquent sérieusement leur vol!
Quand j’habitais chez mes parents, des grives (musiciennes) venaient régulièrement nous chanter des chansons.
Je regrette vraiment leur absence de mon jardin. Je n’en ai jamais vu une seule !