On l’appelle avec poésie « Beauté d’un jour » ou ‘Lis d’un jour » car l’hémérocalle tire son nom du grec hemera, « jour », et kalos, « beauté ». Elle offre effectivement des fleurs éphémères qui ne s’épanouissent qu’une seule journée, mais chaque hampe florale porte de nombreux boutons et la floraison s’échelonne pendant plusieurs semaine au long de l’été, de juin à juillet selon les variétés.
Les hémérocalles sont des plantes vivaces rhizomateuses de culture facile. Robustes et très rustiques, florifères et rarement malades, elles sont idéales pour les jardiniers débutants.
Il en existe de nombreuses variétés, de hauteurs, formes et couleurs variées, qui permettent d’en user et d’en abuser dans diverses situations : en bordure ou au milieu d’un massif, en rocaille ou même en gros pot, sur un balcon ou une terrasse.
Pour tous les goûts… et aussi toutes les couleurs!
Depuis quelques années, un incroyable travail d’hybridation a été effectué et les hémérocalles ont beaucoup évolué. On distingue aujourd’hui des hémérocalles tardives, hâtives, mi-saison, avec des fleurs plus ou moins grandes et des formes variées, des pétales ondulés, frisés, recourbés ou très allongés et étroits dans les types « spider ».
Il y en a pour tous les goûts! Et les goûts, ça ne se discute pas… (mais quand même, moi je n’aime pas les nouveaux hybrides bicolores et trop tarabiscotés!).
Les hémérocalles offrent une palette de couleurs toujours plus vaste: toutes les nuances d’orange, de jaune, de violet, de rose et de rouge, unies ou bicolores.
Même le bleu ai-je lu, a été isolée très récemment et sera bientôt disponible dans les nouvelles hybridations.
Personnellement, je préfère de loin les hémérocalles simples, à fleur de lis, aux couleurs unies ou à peine nuancées, aux pétales moyens, sans frisottis et autres excentricités, qui fleurissent bien au-dessus du feuillage.
Celles-ci sont ravissantes…
Les longue feuilles lancéolées, d’un beau vert, forment des touffes d’où émergent des tiges dressées portant des fleurs ressemblant à des lys. Aujourd’hui, de nouvelles hémérocalles au feuillage panaché apparaissent (par exemple ‘Golden Zebra’).
Conditions de culture
Elles préfèrent le soleil mais réussissent aussi bien à mi-ombre : 5 h d’ensoleillement quotidien suffisent.
Plantez-les au plein soleil pour une floraison plus abondante avec une exception toutefois pour certains hybrides rouges-pourpres qui préfèrent l’ombre aux heures les plus chaudes car le soleil éteint leurs couleurs chatoyantes.
Les hémérocalles ne sont pas très exigeantes en ce qui concerne le sol de plantation et s’adaptent à toutes les terres. Evitez toutefois une sécheresse trop prolongée et l’humidité stagnante.
Elles prospéreront rapidement dans une bonne terre de jardin, ordinaire, riche en humus, fraîche et bien drainée.
Le PH importe peu, même si elles aiment qu’il soit légèrement acide.
Ajoutez un lit de sable ou de gravier au fond du trou de plantation si votre terre est très lourde ou argileuse et un peu de compost et de poudre de corne broyée si elle est pauvre.
Fabuleux mariages
Elles résistent à la compétition des racines et peuvent donc même être plantées dans un massif foisonnant ou sous un petit arbre.
L’association des hémérocalles avec notamment des graminées au port souple et léger, des achillées, des potentilles, les gaillardes, lychnis, monardes, phlox, marguerites, lupins … est toujours très réussie.
Les hémérocalles nécessitent peu de soins.
Supprimez les hampes florales lorsque les fleurs sont fanées améliore encore sa floraison.
Une fois par an, un apport de compost favorise un développement plus rapide.
L’apport d’engrais n’est pas essentiel car il encourage parfois un développement des feuilles au détriment des fleurs. Néanmoins, si vos hémérocalles peinent à fleurir, apportez un engrais à fleurs contenant du phosphore et de la potasse, tous les 15 jours, jusqu’à la formation des bourgeons.
Un paillage peut pour aider les plantes à mieux résister aux chaleurs estivales et à maintenir le sol frais.
En région sèche, arrosez une à deux fois par semaine pendant l’été (un manque d’eau peut être une des raisons pour lesquelles ces plantes ne fleurissent pas).
La souche peut rester en place une dizaine d’années sans problème, d’autant qu’elles n’aiment pas être dérangées, mais il est préférable de diviser les touffes tous les 4 ans pour rajeunir la plante.
Multiplication des hémérocalles
La méthode de multiplication la plus facile est la division. Selon les sources, on conseille de procéder en été (après la floraison), en automne, ou au printemps, hors période de gel. En résumé, la division des touffes peut se faire quasiment toute l’année! Moi je procède généralement en mars, à la reprise de la végétation.
À l’aide d’une fourche-bêche, extrayez la motte. Raccourcissez le feuillage. Séparez la souche en morceaux comportant environ 3 départs de feuilles (éventuellement, nettoyez la motte à l’eau afin de débarrasser les racines de toute trace de terre pour mieux observer la position des jeunes plants). Replantez les plus beaux éclats.
Ensuite, arrosez abondamment.
Il est aussi possible de diviser la touffe sans extraire la motte, à l’aide d’une bêche bien aiguisée.
Il est conseillé de diviser les touffes tous les 4 ou 5 ans pour rajeunir la plante.
Multiplier les hémérocalles par semis est tout à fait possible mais il ne sera en aucun cas fidèle au pied mère (fécondation croisée oblige).
L’hémérocalle a aussi sa place au potager
Les fleurs, épanouies ou en boutons, sont comestibles.
Les pétales émincés apportent de la couleur et une saveur très spécifique aux salades estivales.
Les boutons crus peuvent être farcis avec de la crème fouettée ou de la crème glacée.
Cuites elles sont utilisées comme légumes à la façon des haricots verts et leurs boutons frits sont paraît-il délicieux.
La saveur de l’hémérocalle peut varier selon les espèces et cultivars.
Attention : bien que toutes les espèces soient comestibles, certaines personnes peuvent se révéler intolérantes.
Très chouette article à la fois instructif et rempli de jolies photos….Béné
Des Lys ici ou mêmes des Hémérocales … Comment imaginer ça dans un jardin naturel 😉 ?…
Les miens sont appellés » monbriétias », est ce la même chose ? la ressemblance en orange est frappante !Bel article très utile. Merci.
Bonjour,
Les monbrétias sont un peu différents. Le feuillage est semblable mais les fleurs bien plus petites, en épis sur les hampes florales. C’est très joli, plus fin, plus élancé. Il y en a des rouge, orangé et jaune mais il n’y a pas toutes les nuances que l’on trouve aujourd’hui dans les variétés d’hémérocalles. 😉
Bonjour Malorie ,une fleur que je n’ai pas au jardin et vos photos et vos instructions pour la culture me font changer d’avis ,j’avoue que je n’étais pas une fan. Ma préférence est aux simples à fleurs de lys dans les teintes douces .Vos photos donnent un bel aperçu pour les associations .Merci pour cet article très bien construit. Pour une débutante il est bien complet .
Emmanuelle