La chrysope est un auxiliaire incontournable pour les jardiniers puisqu’elle dévore jusque 500 pucerons et autres nuisibles au cours de son cycle larvaire. Autant vous dire qu’avec les chrysopes, les syrphes et les coccinelles, plus besoin d’insecticide au jardin pour réguler la prolifération des ravageurs!
On ferait bien mieux de faire en sorte de les accueillir comme il se doit et de laisser faire la Nature!
La chrysope adulte est une belle demoiselle de 15 mm, verte, avec de longues ailes membraneuses et transparentes aux nervures verdâtres, qui mesurent jusqu’à 25 mm.
Offrons-leur le gîte…
Les chrysopes adultes hivernent naturellement dans les tas de bois, les tas d’herbes sèches, de feuilles mortes, et parfois aussi dans nos abris de jardin.
Laissons-leur des zones enherbées, à proximité du potager par exemple!
On peut aussi leur offrir des refuges au jardin en plaçant à divers endroits abrités une boîte en bois remplie de paille. Percez quelques trous de 15 mm pour qu’elles entrent à l’intérieur de cet abri.
… et le couvert!
Les chrysopes adultes se nourrissent de pollen et de nectar mais aussi… c’est pourtant moins appétissant, du miellat et des excréments des pucerons et cochenilles.
Plantons des haies fleuries et mettons à leur disposition des fleurs mellifères toute l’année! Plantez des nepetas comme couvre-sol sous vos pommiers palissés (les nepetas aiment le soleil) pour attirer ces prédatrices de pucerons et autres parasites de cultures.
Les chrysopes se reposent sous les feuilles des arbres en journée.
De mai à septembre (et surtout en juin-juillet), les larves de chrysopes se nourrissent de pucerons, d’acariens rouges, de thrips, de cochenilles, de jeunes chenilles et autres indésirables, ravageurs des arbres fruitiers, des cultures potagères, etc.
Si on pulvérise un traitement insecticide contre les pucerons, on leur enlève le pain de bouche, si je puis dire!
Par ailleurs, le traitement détruit du même coup des insectes auxiliaires qui ne pourront donc plus réguler les populations de ravageurs dont les pucerons qui ont la faculté de se multiplier beaucoup plus rapidement! Ainsi, les pucerons seront de retour quelques semaines après le traitement et les auxiliaires, eux, seront absents… Avouez que c’est bête!? Alors on patiente et on laisse les insectes auxiliaires anéantir durablement les populations de pucerons!
… et la pouponnière!
La présence d’arbres et arbustes favorise leur présence car, au printemps, les femelles pondent leurs œufs sur les feuilles. Les chrysope posent leurs œufs sur des filaments très fins, ce qui permet de les protéger des ravageurs.
Le cocon…
Au terme de sa croissance la larve de la chrysope verte s’immobilise et se fabrique un cocon de soie blanche, de 3 mm de diamètre.
4 à 5 jours après le coconnage (fabrication du cocon) la larve devient « prénymphe » (forme transitoire, très brève). Au fond du cocon, la mue compactée forme une tache noire généralement bien visible.
Une nymphe sort 10 à 12 jours après le coconnage, en découpant un opercule avec ses mandibules. L’imago (adulte) devra encore s’extirper de sa « peau de nymphe » (dépouille nymphale, exuvie) par une série de gonflements et contractions. Une fois totalement libérée, la chrysope adulte pourra peu à peu défriper ses ailes pour s’envoler.
Aussi évanescente qu’une fée! J’espère la revoir au jardin cette année!
Bonne journée.
Je l’observe rarement ici, elle est discrète…
Ce post est l’occasion pour moi de vous remercier : grâce à vous, ma patience fut récompensée…. En effet, comme tout le monde cette année, je suis envahie de pucerons. Vous aviez, dans un post précédant, parlé des coccinelles et de leur voracité. Bien impatiente, je regardais mes rosiers et autres fleurs se faire envahir …. Je me gardais bien de traiter, me rappelant que vous insistiez sur l’équilibre naturel qui s’instaure entre prédateurs et nuisibles lorsqu’on laisse faire la nature. Et la semaine dernière, ô miracle, j’aperçois des œufs de coccinelles sur une feuille, puis sur une deuxième… et depuis quelques jours je vois les larves se ruer sur mes colonies de pucerons pour les dévorer! Un beau nettoyage!
Effectivement, la patience a du bon en jardinage et la nature reprend ses droits quand on la laisse faire. Une belle leçon de vie!..
Merci à vous!
Cécile
Oh comme votre message me fait plaisir! Merci de ce retour d’expérience très positif!
Si j’ai pu convaincre au moins une personne de laisser faire la Nature, et que ce soit ainsi couronné de succès, c’est merveilleux pour moi! 😉
Un immense merci! Ça m’encourage à continuer!
Je connais cet insecte, mais j’en vois rarement. Si c’est un prédateur de pucerons, il faudrait que j’en fasse l’élevage car, cette année, ces bestioles sont nombreuses !
J’en vois rarement moi aussi, et quand je les vois, je n’ai pas forcément l’appareil photos en mains.
Cet article était d’ailleurs écrit depuis un moment mais j’attendais d’avoir des photos pour pouvoir l’illustrer 😉
Pourquoi la retrouve-t-on su souvent…dans la salle de bains?
elles sont attirées par la lumière donc si on laisse une fenêtre ouverte en battant le soir, elles entrent. (elles sont essentiellement nocturnes)
Existe t il un tableau qui reprend les « bonnes » chenilles et les « mauvaises »?
Je n’en sais rien mais sur mon blog je présente souvent toutes ces petites bêtes… 😉
Oui, en effet, je lis tout ! J’adore vos reportages Mais j’ai difficile à retenir et quand je me trouve devant le fait ….je ne sais plus !!!
Du moment qu’on reconnait les principaux c’est déjà bien! Larves de coccinelles, de syrphes et de chrysope. Puis celles de tenthrèdes du rosier… et le vilain petit charançon qui coupe des boutons de roses.
Après pour différencier avec certitude Chenille à papillon et fausses chenilles de tentredes, il faut une loupe pour compter les pattes
Une demoiselle s’est installée chez moi depuis quelques semaines. C’est pas surchauffé, elle survit mais s’affaiblit. Elle a pu se servir sur mon compost avant que je le sorte ou de gouttes d’eau vers l’évier. Je lui ai aussi placé des miettes de fruits à proximité, des gouttes d’eau, sucrée ou pas, puis dans le doute, du jambon ou du fromage de chèvre frais.
Comme je déménage bientôt et qu’il fait très froid dehors, j’ai peur qu’elle ne survivre pas au choc si je la sors, même en la posant devant un tube vide de mon hôtel à insectes. La laisser dans le logement vide l’achèverait. Comment puis-je la faire passer l’hiver ? À quoi faire attention ? Un bocal au couvercle percé, avec des brindilles, suffirait-il ? Quelle nourriture lui donner ? Quand la relâcher ?
Merci pour vos conseils
Eh bien vous l’avez chouchoutée aux petits oignons! 😉
Les chrysopes adultes hivernent naturellement dans les tas de bois, les tas d’herbes sèches, de feuilles mortes, et parfois aussi dans nos abris de jardin.
Vous pouvez mettre votre demoiselle dans une boîte en bois remplie de paille et percées de quelques trous de 15 mm. Installez cet abri dans un endroit abrité de la pluie et des vents froids.
Bon déménagement à vous!