« Mais qu’est-ce que c’est que cette bizarrerie? », me demande Nadjla.
C’est curieux et plutôt joli cette boule chevelue sur le rosier. La touffe de filaments ferait presque penser à une grosse bogue de châtaigne sauf que c’est tout doux, comme une mousse verte à rouge-orangé…
Mais rassurez-vous, ce n’est pas contagieux! D’ailleurs, ce n’est même pas une maladie!
Et c’est sans danger pour le rosier!
On appelle cela une galle ou parfois « Barbe de Saint Pierre » ou « Bédégars ». Assez fréquente sur les églantiers sauvages, on l’observe aussi, à l’occasion, sur les rosiers horticoles.
C’est l’oeuvre (d’Art!) des larves d’un tout petit insecte hyménoptère, le cynips (Diplolepis rosae).
(du grec kyno (« faire du bruit ») et ips (ver), évoquant l’effet spectaculaire produit par les larves).
Cette sorte de petite « guêpe » pond ses œufs au début de l’été, dans un bourgeon, une feuille ou une jeune tige du rosier.
En se développant dans les tissus de la plante, les larves émettent des substances provoquant l’élargissement des cellules qui leur servent de « cocon » et la formation de cet amas de petits filaments.
Un peu de vocabulaire : On parle de manière générale de zoocécidies pour les galles provoquées par des animaux. Vous pourrez le replacer dans une conversation un de ces jours… ou au Scrabble!?
Les larves se nourrissent des tissus végétaux qui garnissent leurs loges respectives.
Ces tissus se renouvellent au fur et à mesure, assurant une alimentation continue.
Comme la Nature est bien faite tout de même!
Ces galles solides et chevelues, qui mesurent de 3 à 10 cm de diamètre, comportent ainsi plusieurs alvéoles, abritant chacune une minuscule larve blanche.
Les larves se transforment en nymphes au début du printemps suivant puis les imagos (= adultes) émergent des galles en mai-juin.
Il n’est donc pas vraiment utile de supprimer cette galle : on peut parfaitement laisser les larves y passer l’hiver au chaud…
Cela dit, il y a davantage de chance qu’elles soient à leur tour parasitées par un autre petit hyménoptère, car les filaments enchevêtrés de la galle sont bien insuffisants pour les protéger contre les guêpes parasitoïdes… (se développant conjointement dans la galle au détriment des larves légitimes) ou les oiseaux qui se délectent des petites larves.
C’est la dure loi de la Nature…
De toute façon, la galle finit par se dessécher et tomber, sans faire de dégâts au rosier!
Ces galles affectent très peu la vigueur de la plante mais si cette curiosité végétale vous dérange, il suffit de couper les rameaux atteints.
Le saviez-vous?
Il paraît que lorsque les filaments n’ont plus leur teinte verte ou rouge, les larves sont assez grosses pour être mangées! Si vous êtes assez hardi pour y goûter, merci de bien vouloir me confirmer si elles ont ou non un goût de noisette!?… Je vous ferai entièrement confiance… 😉
Merci à Nadjla pour sa question intéressante
et pour toutes les photos qui m’ont permis d’illustrer cet article 😉
Très intéressant!
Je n’en vois que sur les rosiers botaniques de mon jardin.
Je connais la galle du chêne par exemple, mais je n’ai jamais vu de galles sur les rosiers ! C’est très curieux !
Super ton article , merci Malorie pour ton partage
Merci surtout pour les photos sans lesquelles il n’y aurait pas eu d’article 😉
C’est très bon ces larves.
Je dirais qu’elles ont plutôt le goût de larve de cynips, et non de noisette.
(je déconne, jamais goûté 🙂
(3ème degré minimum)
Merci pour votre article très intéressant ! Une amie et moi; ornithologues, avons observé une mésange bleue s’attaquer à une de ces « gales »… On se demandait pourquoi ; maintenant, j’ai tout compris : c’était pour les larves à l’intérieur!… La nature est quand même formidable !!!
Je viens d’en trouver une sur un de mes rosiers. C’est assez joli et c’est la première fois que je vois ce phénomène.
Merci pour votre article. Je les ai vues hier sur deux de mes rosiers. Vraiment très joli. Je vais donc laisser faire la nature
merci encore ,me voilà rassurée ; j étais persuadée que c était un nid d;araignée ;je vais donc laisser faire la nature ayant trouvé 4 pompons supplémentaires: le pompon que j ai trouvé avait la taille d une balle de tennis et je l ai brulé et ouvert ;il y avait une grosse bestiole à 8 pattes ,blanche avec un gros ventre ?