Et si on plantait des arbustes qui se parent de magnifiques baies colorées ? En plus de décorer le jardin, ils seront appréciés des oiseaux qui profiteront de cette source naturelle de nourriture durant les mois d’hiver! Souvent, leur floraison est mellifère et attire les insectes! En fidélisant ainsi les oiseaux et les butineurs au jardin, on aura le bonheur de les observer de plus près et on créera un lieu riche de biodiversité!
Une haie naturelle
Optez pour une haie naturelle constituée de plusieurs sortes d’arbustes dont les floraisons et fructifications s’étalent sur toute la saison, même en hiver: Le sorbier des oiseleurs, le prunellier, le pyracantha, le cotoneaster, l’arbousier, le houx, le mahonia, le sureau, les rosiers sauvages, le cognassier du Japon, le lierre grimpant, la viorne obier, les mûres, groseilliers et autres fruitiers…
La haie fournit aussi des insectes aux insectivores, et même aux granivores (granivores et insectivores élargissent leur palette de nourriture en période de disette et surtout en période de nourrissage des petits).
Les feuillages persistants servent de refuge et abritent les oiseaux l’hiver. Des arbustes touffus et denses favorisent la construction de nids. (mais attention: taillez vos haies avant la fin mars ou après septembre, pour éviter de perturber la nidification).
Plantation
– La meilleure période de plantation est le mois de novembre, mais on peut planter jusqu’en mars, hors périodes de gel.
– Dans un jardin de taille modeste, on peut planter une haie variée de moins de 2m de hauteur, avec un seul rang d’arbustes. Si on dispose de davantage de place, on peut réaliser une haie de plus de 2m de large, en deux rangées.
– Au pied des jeunes arbustes, un paillis naturel abritera la petite faune, les insectes dont se nourrissent aussi les oiseaux… Des herbes hautes serviront de refuge aux hérissons et cacheront les oiseaux aux yeux des chats.
– Variez la taille des arbustes et laissez-en quelques-uns très touffus comme refuge et comme lieu de nidification.
Le saviez-vous?
Baies jaune, oranges, rouges, bleues ou noires… Plusieurs expériences ont montré la capacité des oiseaux à repérer les fruits les plus riches en antioxydants, parmi lesquels les flavonoïdes, qui sont des pigments jaunes, rouges, orange, bleus ou violets.
Les propriétés anti-virales, anti-inflammatoires, anti-allergiques et immuno-stimulantes des composés contenus dans ces fruits permettent aux oiseaux de mieux supporter le stress de la migration ou, pour ceux qui restent, de mieux résister aux rigueurs de l’hiver.
Petite sélection d’arbustes
- Viorne obier (Viburnum opulus) en Septembre-octobre, baies rouges riches en antioxydants et en vitamine E (soleil/mi-ombre, dans tout type de sol sans trop de calcaire et pas trop sec, de préférence frais et humifère).
- Laurier-tin (Viburnum tinus), tout l’hiver, baies rouges riches en antioxydants et en vitamine E
- Myrique de Pennsylvanie (Morella pensylvanica), Automne-hiver, baies rouges riches en antioxydants et en vitamine E
- Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) Juillet/août jusqu’à décembre, baies noires très riches en anthocyanes
- Aronie noire (Aronia prunifolia) Fin de l’été et automne, baies noires très riches en anthocyanes
- Cotonéaster de Franchet (Cotoneaster franchetii), Septembre-octobre, bBaies rouges riches en antioxydants
- Buisson ardent (Pyracantha sp.), Automne-hiver, baies rouges ou orange riches en antioxydants
- Amélanchier (Amelanchier lamarkii), Juillet-août, baies rouge sombre riches en anthocyanes
- Épine-vinette de Thunberg (Berberis thunbergii), De l’été à l’automne; baies bleutées riches en anthocyanes
- Mûrier noir (Morus nigra), Fin d’été-début d’automne, baies noires riches en anthocyanes
- Vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia) Octobre-novembre, baies bleu noirâtre, un peu luisantes, riches en anthocyanes
- Laurier cerise (Prunus laurocerasus) Début de l’automne, baies noires riches en anthocyanes
- Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), Automne, baies noires riches en anthocyanes
- Sureau noir (Sambucus nigra) Fin d’été-début d’automne, baies noires riches en antioxydants
- Sureau grappes (Sambucus racemosa), Fin d’été-début d’automne, baies rouges riches en antioxydants
- Sureau blanc (Sambucus canadensis), Fin d’été-début d’automne, baies noires riches en antioxydants
- Aubépine (Crataegus monogyna)
Arbres
Dans les grands jardins, si on dispose de 4 ou 5 mètres, on peut ajouter des arbustes de façon étagée et diversifiée.
Avec 8 ou 10 mètres, vous pouvez même installer de grands arbres en fond. En offrant des niches écologiques variées, le jardin sera d’autant plus riche en oiseaux. Les oiseaux grimpeurs tels que les sitelles torchepot, les grimpereaux et les pics épeiche ont besoin de grands arbres. Les arbustes et le milieu des arbres conviennent aux mésanges par exemple.
Au sol, vous verrez les merles, la bergeronnette grise, la grive musicienne, l’étourneau sansonnet.
- Aulne (Alnus sp.) Août-novembre Ht 20-30 m
- Bouleau (Betula sp.), Août-octobre Ht 10-20 m
- Cerisier ou merisier (Prunus sp.) Août-octobre, 10 m
- Charme (Carpinus sp.) Août-octobre, 8 m
- Chêne (Quercus sp.) Septembre-novembre 15-25 m
- Erable (Acer sp.) Août-octobre, tout l’hiver 20-25 m
- Frêne (Fraxinus sp.) Septembre-novembre 15-20 m
- Hêtre (Fagus sp.) Septembre-novembre 20 m
- Peuplier (Populus sp.) Mai-juin 20-30 m
- Sorbier des oiseaux (Sorbus aucuparia) Juillet-hiver 5-10 m
voir aussi sorbus domestica et sorbus aria
Bonjour … savez-vous que les petites pommes du malus golden hornet peuvent être cuites pour faire une gelée de pommes extraordinaire….
Au plaisir de lire vos articles
Une jardinière dans son petit jardin de ville..
Je l’ignorais! Encore un argument en sa faveur… si les oiseaux veulent bien partager 😉
Dans les sorbiers, il y a sorbus domestica et sorbus aria qui ont des fruits, des fleurs et un feuillage coloré à l’automne voir en plein été (revers blanc et feuillage gaufré). Le bois est utilisé en marqueterie. L’écorce n’est pas indigne d’intérêt même si elle ne rivalise pas avec un betula, un acer ou un prunus.. Ils poussent en cépée et ne demandent aucun entretien. Rusticité ++++ et un peu plus bas que l’aucuparia.
Les fruits se transforment en confiture ou en alcool.
Je ne sais pas si ils sont planté en Belgique mais sur ma montagne, c’est du spontané. On les trouve sur les bords des chemins, dans les murets en pierres, les lisières de forets ….. C’est d’ailleurs bien joli en ce moment, avec le feuillage jaune doré des bouleaux.
Bises un peu fraiche avec les premiers flocons.
Merci pour ces propositions intéressantes! Je les ajoute à ma liste 😉
Bises glacées, sans flocons mais il a fat bien froid aujourd’hui !
Bonsoir Malorie. Quel bel article! Dans le jardin, existe un vieux cotoneaster que je pense être Franchetii. Pas super joli mais rempli d’oiseaux et d’insectes. J’ai choisi de le garder rien que pour cela. Retaillé, il a plus belle allure et j’envisage des plantations à son pied. Je n’ai pas trop mal choisi mes quelques arbustes semblerait-il : un sambucus nigra, un viburnum tinus, un mahonia (mais je ne sais si « Soft Caress »convient aussi) et j’ai une symphorine que j’hésitais à planter.
Un rosier rugosa a lui aussi trouvé sa place mais trop jeune que pour avoir des fruits cette année. Tout cela complété par les arbustes plus anciens de ma voisine, c’est un foisonnement permanent d’oiseaux divers que j’essaye d’identifier.
Et j’oubliais, un magnifique houx, présent aussi au jardin depuis longtemps, rempli de baies rouges. Je pense que les oiseaux apprécient aussi….
Aussi prunellier épine noire car fleurit avant les feuilles ,contrairement à l aubépine,épine blanche qui elle fleurit après que les feuilles soient sorties….ces deux arbustes indigènes ont un nombre très grands d insectes associés…très intéressant pour les oiseaux….
Eh bien c’est sûr, ils sont gâtés les zoizeaux chez toi! Quel bonheur de les observer en cette saison!
Je viens juste de planter un joli pyracantha orange… Contre un mur en sol ingrat, pour cacher un descente de gouttière
voilà qui est bien joli et plaira aux piafs de ton jardin!
Très bonne idée, mais bon, il faut de la place pour tout ça !
J’ai un malus. Je ne sais pas si les oiseaux mangent ses pommes.
J’ai du lierre partout et je n’ai jamais vu d’oiseaux manger ses baies noires !
Bon weekend et merci pour ces idées.
Eh bien moi sur mon sorbier je ne vois que les fleurs blanches et jamais les fruits qui sont dévorés illico presto par les oiseaux de mon petit jardin ! Idem pour mon cotonéaster franchetii ,mais qui a moins de succès cette année …
Belle journée Malo
Dommage que tu ne puisse profiter de la couleurs des baies au jardin un peu plus longtemps. Mais on se console en pensant que cela donne des vitamines aux oiseaux 😉
Ils s’intéresseront peut-être plus au cotonéaster après les premières vrais gelées qui auront rendu les fruits un peu blets…
Bonjour Malo, merci pour tes articles toujours très intéressants, je ne commente pas à chaque fois mais je les lis tous…
Alors au jardin, j’ai beaucoup d’arbres et arbustes à baies de toutes sortes pour nourrir les oiseaux, par contre j’ai un malus golden Hornet, qui me met des fruits plein mon allée de grèves et les oiseaux n’y touchent pas du tout. Les petites pommes pourrissent sur l’arbre ou sur mon chemin, j’ai déjà taillé pas mal de branches… je pense que ses jours sont comptés… c’est de ma faute, je n’ai pas bien évalué sa taille adulte, dommage, en fleurs il est magnifique, mais il me fait trop de sale à l’automne. J’en remettrai un en milieu de terrain…
Bon dimanche, prends soin de toi et des tiens et si la situation s’améliore en 2021, peut-être aurons-nous le plaisir de nous voir à Bergères avec Béné et Sophie.
Bonsoir,
Merci pour ton gentil commentaire 😉
C’est vrai que ces arbustes à baies doivent être plantés pas trop près d’une terrasse, d’une allée, ça peut tacher un dallage, le rendre glissant aussi…
C’est une bonne idée d’en replanter un en milieu de terrain.
Au plaisir de se revoir… peut-être… 😉
Salut Malo, juste un petit mot pour te remercier pour tes articles toujours si bien écrits et documentés. J’apprends pleins de choses.
J’espère te retrouver quand même un de ces jours à Pithiviers…..
Bises
Cordula
Coucou Cordula! Merci pour ton gentil mot! Ca me fait plaisir de te lire ici!
Les mesures se sont durcies chez nous et je n’ai pas l’impression que nous pourrons venir en janvier pour la taille des lianes. :/
Il nous faudra encore attendre…
Bises
Je me souviens du temps où j’imaginais mon jardin, avant que la maison ne soit construite, les petits fruits pour la gente ailée faisait partie de mon cahier des charges. Et je suis ravie des résultats obtenus!
Le top 3 ici, en automne (en été, c’est l’amélanchier qui bat tous ses potes, avant les sureaux) : cotoneaster franchetti, églantine et aubépine.
Les malus arrivent en fin d’hiver, quand les petites pommes ont pris le gel.
Bonjour, je vous lis souvent et avec grand plaisir, merci pour vos articles si précieux quand on jardine en dilettante. Mon petit jardin de ville se situe à Namur, donc pas bien loin du vôtre. Pensez-vous que l’arbousier, que vous citez, soit adapté à notre climat? Le cas échéant, son feuillage est-il quand même persistant? Si vous avez la possibilité de me répondre, je vous remercie d’avance pour votre avis.
Bonjour
Et avant toute chose, merci pour votre gentil message 😉
Oui je pense qu’il convient dans votre région, à condition qu’il soit planté à l’abri des vents froids et en sol drainé.
Les arbousiers supportent -12 à -15° (arbutus unedo) et certaines variétés sont encore nettement plus résistants au froid. Et avec le changement climatique qui se remarque de plus en plus ces dernières années, notre climat namurois devrait lui plaire…
Un épais paillis protègera le pied du gel.
Eventuellement, en cas de période de froid prolongée, vous pouvez envelopper l’arbuste dans un voile d’hivernage les premières années.
Et si jamais votre jardin est trop exposé aux vents glacés, des variétés de petites dimensions peuvent se cultiver en gros pot sur la terrasse…
Merci Malo pour ce billet très complet et très utile. Bises