Des rosiers malades en fin d’été?

En ce moment, beaucoup de jardiniers sont préoccupés par l’état de leurs rosiers, après une belle floraison estivale.
Les maladies cryptogamiques sont notamment favorisées par la météo. Une année n’est pas l’autre au jardin…
Mais de bons soins peuvent les aider à mieux résister aux attaques de maladies et de petits ravageurs!

Maladie des rosiers, ici le marsonia, une maladie cryptogamique que l’on reconnaît aux taches noires, aux contours irréguliers, souvent bordées de jaune. Les folioles atteintes jaunissent et tombent.

Un rosier sera beaucoup plus sain si il est :

  • Bien planté, en situation suffisamment ensoleillée (min 4h à 6h/jour) et bien aérée. Les situations confinées favorisent les maladies. On veille donc à maintenir une bonne aération du feuillage en évitant les plantations trop serrées afin que l’air puisse circuler.  (voir conseils de plantation)
  • Bien nourri, avec du bon compost mûr ou autre amendement organique (bien dosé en potasse) en fin d’hiver (et à nouveau en juillet si c’est un rosier remontant).
    Un apport de cendre de bois améliore la résistance aux maladies car elle contient beaucoup de potasse (de même que le Patenkali mais celui-ci est une ressource naturelle non renouvelable).
  • Bien taillé en fin d’hiver pour supprimer le bois mort ou abimé, équilibrer sa ramure et garantir une bonne aération du feuillage (dégager le centre des arbustes en supprimant les rameaux dirigés vers l’intérieur).
  • Bien taillé en saison (avec un sécateur désinfecté, couper les fleurs fanées avec un morceau de tige, comme si on voulait les mettre en vase). (Voir 10 conseils de taille)
  • Copieusement arrosé, surtout durant les 2 premiers étés qui suivent la plantation, de préférence tôt le matin : 10L d’un coup, une fois par semaine (même quand il a plu!), afin de garantir un bon enracinement et une bonne croissance.  Il vaut mieux un gros arrosage par semaine, qu’un peu d’eau tous les jours, pour forcer le rosier à enfoncer ses racines profondément dans le sol.
    Un excès d’arrosage est souvent à l’origine de bien des maladies, d’où l’importance d’arroser de façon raisonnée, tôt le matin de préférence.
    Lors des arrosages, on évite de mouiller le feuillage car cela favoriserait le développement et la propagation des maladies.
    Les rosiers plus vieux et bien installés ne nécessitent normalement plus d’arrosages, sauf en période de sécheresse et canicule prolongées, si on veut garantir une remontée satisfaisante.
    Pour les rosiers en pot, les arrosages sont encore plus importants qu’en pleine terre et il peut s’avérer nécessaire de doubler la fréquence.
  • Bien paillé au pied pour garder la fraîcheur du sol et limiter la pousse des adventices, avec un paillage organique (mulch ou compostage de surface, paillis de miscanthus, chanvre,…) .  On peut aussi planter des vivaces couvre-sol pour les mêmes avantages, il n’y aura pas de concurrence racinaire avec des vivaces dont l’enracinement est bien moins profond (Géraniums, lamium,…).
Maladie des rosiers, ici, le verticillium, que l’on identifie aux dessins en forme de V au bout des feuilles, marron à la pointe, puis jaune. C’est un champignon qui touche principalement les rosiers déjà fragilisés.

D’autres conseils:

  • on alterne les rosiers avec des plantes compagnes (vivaces et/ou arbustes) car, comme dans toute monoculture, le risque que la maladie se propage augmente avec la promiscuité (le vent, la pluie transportent les germes pathogènes d’un rosier à l’autre).
    Intercalez entre eux des plantes à feuillage aromatique (lavande, sauge, thym, népéta, achillée, oeillets d’Inde, camomille…) qui éloignent la plupart des maladies et des parasites.
  • on évite l’excès d’engrais azoté, qui favorise le développement de jeunes pousses plus tendres donc plus vulnérables aux maladies mais aussi aux attaques d’insectes suceurs de sève!
    Par exemple, le purin d’ortie est un engrais efficace, qui fortifie et stimule la croissance des plantes, mais il ne faut pas en abuser car il est riche en azote.
    De même qu’une couverture du sol avec des tontes de gazon sera un apport important d’azote… Il vaut donc mieux équilibrer avec des matières carbonées (une couche de carton par exemple).
  • on accueille les insectes auxiliaires en favorisant un équilibre écologique. Semer des fleurs mellifères, installer des nichoirs pour les mésanges et pour les insectes. Eviter les traitements insecticides, même bio, et même le savon noir
  • Si possible, on ne taille pas par temps de pluie car il paraîtrait que l’humidité privilégie l’entrée des maladies sur les coupes fraiches.
  • On ne plante pas un rosier à la place d’un autre sans changer, au préalable, la terre du trou de plantation.

(pour plus d’infos, voir mon article de blog sur Mes soins aux rosiers)

Maladie des rosiers, ici, le marsonia ou maladie des taches noires, une maladie cryptogamique

Que faire si un rosier est quand même malade?

Chez moi, je ne fais presque rien… J’enlève quelques feuilles tachées quand je passe par là…
De toute façon, cela n’empêche pas les rosiers de fleurir généreusement…

  • Supprimez les parties atteintes et ramassez les feuilles tombées, afin de limiter les risques de contagion. Jetez-les, mais pas au compost!
  • Désinfectez vos outils avant et après la taille d’un rosier malade.
  • Taillez-le modérément, de façon à aérer le centre pour que l’air circule mieux.
  • Evitez de mouiller le feuillage lors des arrosages.
  • Si il est malade chaque année malgré vos soins, c’est qu’il est par nature sensible aux maladies. Les traitements curatifs n’existent pas… Privilégiez donc les traitements préventifs comme le purin de prêle par exemple.
Piqûres d’acariens (tetranyques) sur feuilles de rosier, induisant une décoloration mouchetée. On observe parfois une toile fine. La présence des acariens est favorisée par la sécheresse. Ils n’aiment pas l’humidité. Asperger 2 ou 3 fois avec de l’eau suffira à les faire fuir (mais mouiller le feuillage favorise la propagation des maladies comme le marsonia donc n’exagérons pas!)
oïdium, blanc du rosier, maladie cryptogamique qui se présente comme un feutrage blanc sur les feuilles et les boutons floraux. Favorisé par l’humidité + chaleur, souvent en situation confinée, étouffante. LA sécheresse des racines favorise aussi cette maladie.
maladie du rosier : la rouille (Phragmidium mucronatum), des petits points oranges apparaissent sur le dessus des feuilles tandis que le revers se couvre de pustules poudreuses d’abord orangées devant brun-noir.
Maladie cryptogamique sur un rosier

Tous mes conseils dans un article beaucoup plus complet ici.

10 commentaires sur “Des rosiers malades en fin d’été?

    1. Non c’est très bien, cela forme une couverture du sol qui garde la fraîcheur et empêche la pousse des adventices, un peu comme un paillage, et les racines des géraniums ne constituent pas une concurrence pour le rosier installé bien plus profondément 😉
      D’ailleurs, vous m’y faites penser, je vais l’ajouter dans mon article ! 😉

  1. Voilà des années que j’ai planté dans mes 5 parterres de rosiers (environ 100)des géraniums vivaces de différentes espèces (sauf le macrorhisum trop envahissant),et,non seulement cela garde une certaine fraîcheur au sol mais également facilite l’entretien car ceux-ci étouffent les adventices;en plus c’est très joli au début du printemps avant l’arrivée des premières roses.
    Nourris avec le compost maison,le marc de café et des pelures d’orange,mes rosiers sont toujours beaux du début à la fin de saison.
    Une passionnée de jardinage,
    Noëlle Hatfield

    1. Ne pas oublier le label ADR, mais comment vérifier que l’on ne nous vend pas des variétés qui ont perdu ce label ?
      IDEM EN FRUITIERS favoriser les variétés resistantes

      1. En effet, le choix des rosiers dès l’achat est un élément clé pour avoir un jardin sain, sans traitements phyto. C’est d’ailleurs le tout premier conseil que je donne dans un autre article, plus complet, sur la santé des rosiers.
        Celui-ci ne traitant que des solutions pour améliorer la santé des rosiers déjà en place et présentant des symptômes de maladies…

  2. Je pense que le choix des rosiers est important,c’est son porte greffe qui est primordial.
    Seuls les bons pépiniéristes savent nous renseigner , ils connaissent leurs rosiers
    Notre jardin est encore très fleuri, je coupe très régulièrement mes roses fanées . André Eve disait qu’on ne prend pas de traitement quand nous ne sommes pas malade et que si on est bien nourris, on sera en meilleure santé

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