Au printemps, les fleurs froufroutantes se dressent au-dessus d’un éventail de longues feuilles vert glauque, en forme de glaive.
La barbe soyeuse caractéristique de ses fleurs veloutées lui a valu le nom de « iris barbu ».
Après leur exubérante floraison printanière, les iris « s’endorment » l’été pour se protéger de la chaleur et de la sécheresse. Installez les rhizomes de préférence pendant cette période de dormance estivale, c’est-à-dire entre juillet et septembre, pour qu’ils aient le temps de bien s’enraciner avant d’affronter l’hiver.
Néanmoins, il est possible de les planter de février-mars jusqu’au début de l’automne. J’ai d’ailleurs planté mon premier iris barbu en juin de cette année, l’iris germanica ‘Senlac’ reçu de Pascale lors de sa visite au jardin! Je le verrai fleurir l’année prochaine!
L’iris des jardins se développe sur d’épais rhizomes aplatis. Il forme une touffe dressée de feuilles caduques, parfois persistantes.
Chaque rhizome lance une hampe florale rigide qui offre plusieurs fleurs formées de trois pétales bien dressés et de trois sépales retombants, plus ou moins ondulés. On en trouve de subtilement parfumés.
Il existe plus de 1000 variétés d’iris des jardin, des « Lilliput » (hauteur de 20 à 40 cm) jusqu’aux grands iris barbus de près d’1 m, qui se déclinent dans une très large palette de coloris, unis ou multicolores, des plus classiques aux plus extravagants, toujours prompts à égayer les jardins pendant quelques semaines, au milieu du printemps.
Les iris nains sont plus précoces (avril) tandis que les grands iris fleurissent en mai-juin. Il y en a même des remontants qui refleurissent en fin d’été lorsque les conditions sont favorables.
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Où les planter?
C’est une plante vivace rhizomateuse qui se plaît en plein soleil, en sol léger, très bien drainé, même sec et caillouteux, et qui ne craint ni le froid, ni la sécheresse estivale.
Il redoute seulement l’excès d’humidité qui fera pourrir les rhizomes. A l’ombre légère, ils seront juste un peu moins florifères.
La grande diversité de hauteurs permet un large choix d’utilisations. Comme il pousse naturellement sur les terrains rocheux, il est facile à cultiver en rocailles plutôt sèches mais également en massifs classiques ou contemporains, dans les mixed-border à l’anglaise, en bordure ou sur les talus ensoleillés, à l’abri du vent…
Une plantation dense de ces rhizomes contribue à stabiliser les talus ou les bords de restanques. Choisissez des iris de hauteur intermédiaire qui risqueront moins de se coucher par grands vents.
Les iris préfèrent les sols neutres ou légèrement calcaires mais s’accommodent d’une terre un peu acide.
Dans de trop bonnes conditions (sols riches et trop azotés), les hampes montent plus haut et doivent être tuteurées pour supporter le poids des fleurs.
Prévoyez-leur de l’espace car ils s’étalent assez rapidement, se multipliant chaque année en développant de nouvelles rosettes latérales.
Bien installés, ils refleurissent fidèlement année après année.
Jolis mariages : avec quoi associer les iris au jardin?
En associant différentes variétés d’iris barbus, on peut étaler les floraisons d’avril à juin.
L’iris des jardins supporte mal la concurrence des racines. On l’associera donc avec des plantes de faible encombrement et qui ont les mêmes besoins.
En rocaille ou en bordure, mariez les variétés naines avec des stachys, des géraniums vivaces, des népeta, des semis d’eschscholzia et des stipa qui se contenteront aussi d’un sol sec et pauvre.
Les grands iris s’imposent avec brio dans les mixed-border avec des roses, des sauges, des bulbes d’alliums, des tulipes tardives, des gauras qui prendront le relais de la floraison, des pivoines, des lupins, un thalictrum, des nigelles de Damas, des achillées millefeuille ou encore des phlomis.
Des valérianes fleuriront après les iris, le long d’une petite clôture ou au pied d’un mur ensoleillé.
Comment planter des iris germanica ?
- Préparer le terrain: ameublissez le sol sur 10 à 20 cm de profondeur.
Allégez les sols lourds en y incorporant du sable grossier ou des graviers et du terreau, voire du compost mûr, qui nourrira les iris et améliorera la structure et le drainage des terres argileuses. - Pour obtenir un bel effet, installez un petit groupe de plusieurs rhizomes d’une même variété, en les espaçant suffisamment : environ 35 à 50 cm d’écart pour les plus grands iris (5 à 7 pieds au m²), 30 cm pour les iris de taille intermédiaire (10 pieds au m² ) et 25 à 30 cm (15 au m²) pour les iris nains.
- Disposez les rhizomes en étoile, bourgeons et feuilles tournés vers l’extérieur du groupe de rhizomes, pour tenir compte du sens de croissance.
- Plantez-les de manière à ce qu’ils soient à demi-enterrés (laisser le dessus du rhizome dépasser un peu du niveau du sol).
En sol lourd, on peut même planter chaque rhizome sur un petit monticule de terre, en tenant compte que le sol va se tasser un peu : creusez un large trou puis faites-y un petit tas de terre sur lequel vous posez le rhizome avec les racines étalées. - Replacez un peu de terre ou de terreau et tassez délicatement.
- Arrosez après la plantation pour faire adhérer la terre aux racines.
Les iris, entretien minimum!
- Les rhizomes peuvent rester en place et demandent peu de soins.
- En cas de sécheresse prolongée, arrosez de temps en temps durant la croissance (environ toutes les 2 à 3 semaines).
- Coupez les hampes florales fanées à 10 cm du sol.
- Laissez jaunir les feuilles pour permettre aux rhizomes de reconstituer leurs réserves pour la prochaine floraison.
- Coupez les feuilles avec un sécateur lorsqu’elles sont sèches car si on les laisse pourrir, elles sont susceptibles de véhiculer un champignon qui affaiblit gravement le rhizome (l’hétérosporiose).
- Désherbez si nécessaire pour maintenir les rhizomes au sec (les mauvaises herbes retiennent l’humidité).
- Éventuellement, faites un apport d’engrais très pauvre en azote en début de printemps puis après la floraison.
- Divisez les souches d’iris, tous les 3 à 6 ans, pour régénérer les touffes, en fin d’été.
Multiplication
La division des souches d’iris, tous les 3 à 6 ans, entre juillet et octobre, permet de rajeunir les touffes sinon, au fil du temps, les rhizomes trop serrés s’épuisent et deviennent moins florifères. C’est l’occasion de les multiplier et de les partager avec des amis!
- Déracinez la souche en faisant levier avec une fourche-bêche (au besoin, arrosez quelques jours avant pour faciliter l’arrachage)
- Supprimez les feuilles sèches et débarrassez les racines de la terre et des herbes.
- Séparez les rhizomes qui sont en périphérie de la touffe, avec un couteau tranchant et bien désinfecté. Choisissez les plus gros et coupez à la naissance.
Ensuite, prélevez des segments munis de racines et de feuilles, sur l’extérieur du rhizome pour avoir les parties les plus jeunes. Ne gardez que des fragments sains et non abîmés. - Coupez les feuilles pour réduire leur surface à la moitié, voire à un tiers de leur longueur initiale.
- Replanter aussitôt les segments de rhizomes à 30 centimètres d’intervalle, en laissant le dessus du rhizome affleurer. Replacez la terre et tassez délicatement.
- Arrosez après la plantation.
Maladies des iris
- Un sol trop humide peut provoquer la pourriture des rhizomes et entraîner le jaunissement des feuilles (dans ce cas, enlevez toutes les parties malades et déménagez vos iris dans un sol mieux drainé).
- Coupez les feuilles avec un sécateur lorsqu’elles sont sèches car si on les laisse pourrir, elles sont susceptibles de véhiculer un champignon qui affaiblit gravement le rhizome (l’hétérosporiose).
- La mosaïque est une maladie : tout l’iris se ratatine, le feuillage jauni, des panachures apparaissent sur les pétales. Détruisez les plants malades car il n’y a pas de traitement.
Des iris pour tout le monde…
La bonne plante au bon endroit, c’est le maître-mot! Inutile de s’acharner à modifier son sol pour y installer une plante inadaptée…
Si vous ne disposez pas d’un coin ensoleillé, chaud et plutôt sec pour installez des iris barbus, choisissez une alternative:
En sol frais, acide à neutre, adoptez plutôt des iris de Sibérie (iris sibirica).
Au bord de l’eau et en sol non calcaire, plantez l’iris du Japon (I. ensata).
A l’ombre, l’iris foetidissima se développe bien et il offre des graines colorées automnales.
j’ajoute qu’en terre acide, les iris barbus ne se développent pas normalement, et ne fleurissent pas, il faut toujours ajouter un peu de chaux à la terre de plantation..
Article très intéressant qui m’a donné envie de faire un ajout au mien. J’espère que Senlac sera au rendez-vous. Si jamais il est mauve pâle, c’est que le pallida a migré jusqu’au Senlac. J’ai remarqué qu’un pied c’est glissé dans le Senlac. J’espère que je ne t’ai pas donné le mauvais par erreur. Sinon, dis le moi et je t’en donnerai un autre. Bises
C’est très chouette de voir tes photos des différentes étapes pour la division!
Voici pour ceux qui sont intéressés:
https://jardinawelekete.blogspot.com/2019/06/iris-germanica.html?spref=fb&fbclid=IwAR1c8kulNDt9Uey44pnrkFVYRq5RybOCWx1YVNIhS0O3n8B469bEQ1c8lfA
Si jamais ‘Senlac’ est mauve pâle, tu te feras taper sur les doigts!!! 😉
Mais non, je suis sûre que dans un cas comme dans l’autre, il sera beau! J’ai hâte de le voir en fleurs!
Article très intéressant, avec des photos magiques et de belles idées d’associations ! J’aime particulièrement la dernière avec cette heuchère ! Si je ne me retenais pas, je ferais une collection d’iris !! Il y a une chose qu’on néglige trop souvent, c’est qu’ils aiment une terre riche. On a tendance à penser que sol léger, sec, drainé voire caillouteux, ça veut dire sol pauvre et ce n’est pas le cas. Enrichir le sol à la plantation et à la division avec un bon compost, de la poudre d’os ou qqchose de ce genre pauvre en azote est utile. Et puis dans ma terre à tendance acide, j’ajoute en fin d’hiver une petite poignée de cendres.
L’iris est peut-être la seule fleur que je n’aime pas…
Je viens de rentrer d’une semaine de vacances autour du lac d’Annecy. Des paysages magnifiques ! Mais, malheureusement, tout a une fin ! Je vois que le jardin a été bien arrosé pendant mon absence. Enfin ! Maintenant il y a du boulot !
Chouette article comme d’habitude Malorie.
Vivement le printemps, à bientôt et belle journée à toi !