Mes incontournables : la potentille arbustive

Un de mes incontournables, parce que j’aime l’allure simple et naturelle de leur très longue et généreuse floraison mellifère.  Ils ont le charme d’un minuscule rosier sauvage!
Et parce qu’ils ont naturellement une jolie silhouette arrondie et compacte, avec un très fin feuillage caduc, vert aux reflets argentés.
C’est un arbuste hyper facile et peu encombrant, qui s’adapte à tous les jardins, qu’ils soient sauvages ou plus structurés, voire contemporains.

Potentilla fruticosa ‘Lovely Pink’ et rosier ‘Princesse Alexandra of Kent’

Les innombrables petites fleurs rondes ressemblent à de petites églantines de 3 cm, avec un coeur d’étamines dorées.
Les coloris varient selon les cultivars, allant du blanc au rose, du jaune doux au rouge intense en passant par les tons orangés. Il y en a pour tous les goûts!
Les fleurs s’épanouissent par vagues successives entre juin et octobre. Seule une sécheresse prolongée peut momentanément stopper la floraison.

Potentilla fruticosa butinée par une abeille éristale

La potentille arbustive a généralement un port buissonnant, touffu et arrondi, mais selon les cultivars, son port est plus ou moins étalé, et même parfois rampant. Il existe aussi des variétés naines.

potentille arbustive à fleurs oranges: début de floraison sur un ravissant petit feuillage

Que des avantages!

  • Leur facilité de culture et leur rusticité en font une valeur sûre, inratable pour les jardiniers débutants.
  • Ne demandant qu’une seule taille par an, pour garder un port arrondi, il plaira à ceux qui rêvent encore de l’utopique jardin « sans entretien »!
  • Il fleurit de mai/juin à octobre!
  • Il ne réclame que peu de soins: effectuez simplement une taille au printemps. Ni arrosage (sauf en cas de sécheresse), ni apport d’engrais ne sont indispensables.
  • Résistant bien à la sécheresse et au froid (–25 °C), les potentilles poussent dans les sols perméables, pauvres ou sableux, bien drainés, même un peu calcaires (mais pas trop) en situation ensoleillée ou à mi-ombre.
  • Compact et dépassant rarement 1m x 1,50m, il est idéal dans les petits jardins et sur les balcons, mais il permet aussi de constituer de jolies haies basses ou d’agrémenter un massif fleuri.
  • Sa croissance est rapide au début : elle atteint sa taille adulte en 4 à 5 ans. D’abord en boule, elle s’élargit en vieillissant.
potentille arbustive fruticosa à fleurs oranges

Où planter une potentille ?

Plante très facile à vivre et très accommodante, on la trouve d’ailleurs souvent au bord des routes et sur les ronds points, en milieux urbains pollués, où elle ne bénéficie pas de soins attentifs.

Elle se plaît beaucoup au soleil mais supporte l’ombre légère. Toutefois, les couleurs claires seront plus florifères au soleil.
En contrepartie, les couleurs vives pâliront au soleil ardent donnant des rouges, orangés, roses moins intenses.  Pour ces tons-là, choisissez un endroit ombragé aux heures les plus chaudes.
A l’ombre trop dense, elle s’étiolera et fleurira bien moins.

Peu exigeante par rapport à la nature du sol, elle préfère une terre de jardin ordinaire et bien drainée, conservant un peu de fraîcheur l’été, mais elle s’accommode même d’un sol pauvre, sableux voire caillouteux ou un peu calcaires (mais pas trop).
Une fois bien installées, les potentilles supportent facilement les périodes de sécheresse, qui stoppent simplement la floraison.
Évitez les terres trop lourdes ou inondées. Dans un sol trop riche, elle fera plus de feuilles, au détriment de la floraison.

Résistant bien à la sécheresse et au froid (–25 °C)
Leur système racinaire ne présente aucun danger pour les fondations.

Potentille arbustive blanche

Pour quel usage? Jolis mariages…

Dans mon jardin, je l’ai plantée en avant plan de massif fleuri où je l’ai acoquinée avec des rosiers, une véronique arbustive, bien ronde, un stipa échevelé, un sedum des nigelles de Damas, des pavots, des scabieuses, des géraniums vivaces, un hydrangea arborescens…
Elle accompagnerait aussi à merveilles lavande, romarin, euonymus,, chèvrefeuille arbustif , des vivaces de plein soleil, achillées millefolium, échinacea purpurea, stachys byzantina, des Allium, des Iris germanica, et différents arbustes à floraison estivale comme une spirée d’été, un seringat,  weigelia, abélia ou encore un caryopteris.

Les variétés oranges ou rouges se marieront à un crocosmia, un fuchsia de Magellan, des coréopsis, un pennisetum ou encore au milieu d’une mer de stipa pour une scène d’aspect plus « sauvage » … avec quelques fleurs bleu/violet et le rosier ‘Yann Arthus Bertrand’.
Les jaunes aussi seront magnifiques avec des fleurs bleu/violet telles que allium, aster, géraniums vivaces, agastache, verveines de Buenos Aires, salvia, perovskia, eryngium, et puis des phlomis, stachys…

Compacte et dépassant rarement 1m x 1,50m, elle est idéale dans les petits jardins ou en pot sur les terrasses et balcons.
Elle permet aussi de constituer de jolies haies basses de style naturel,

potentilles en haie basse

Sur un talus, elle sera à sa place en compagnie de rosiers paysagers, de vivaces et plantes de rocailles, de sedums, et d’autres arbustes à port étalé ou de conifères tapissant comme un céanothe rampant, genévrier rampant, fusains à port étalé (Euonymus fortunei ‘Emerald Gold’).

potentille arbustive et rosiers

Comment la planter?

Les potentilles se plantent de préférence en automne mais on peut les planter de septembre à mai, en dehors des périodes de gel.

Faites tremper la motte dans un seau d’eau pendant que vous creusez un trou 2 à 3 x plus large que la motte, afin d’ameublir le sol et d’éliminer les cailloux et les racines des mauvaises herbes. Mettez une poignée de Lombricompost ou de corne broyée au fond du trou.
Positionnez l’arbuste de façon à ce que le dessus de la motte coïncide avec le niveau du sol, rebouchez le trou avec la terre de jardin (si la terre est lourde, mélangez-y un tiers de terreau ou du sable et du gravier). Arrosez. Paillez le pied pour garder la fraîcheur.

Selon la taille adulte de votre Potentille, espacez les plants de 40 cm à 80 cm.

potentille arbustive et rosiers

Taille et entretien de la potentille

Arroser les jeunes plants toutes les 3 semaines uniquement le premier été suivant la plantation, afin de favoriser l’enracinement. Oublier tout apport d’eau par la suite. (sauf en bac évidemment) Arroser en cas de sécheresse prolongée ou de fortes chaleurs.

Je taille mes potentilles une seule fois par an, en février/mars, pour stimuler la floraison et conserver une forme buissonnante (raccourcir d’un tiers  ou de moitié environ).  Les fleurs apparaissent sur les pousses de l’année.
Supprimez les tiges les plus âgées, mortes, grêles ou trop enchevêtrées.
Les potentilles âgées dont la taille annuelle a été négligée peuvent être rabattues plus sévèrement à quelques centimètres du sol en fin d’hiver. De nouvelles branches pousseront au printemps et fleuriront dès l’été.

Supprimez régulièrement les drageons des variétés au port étalé et couvre-sol si vous ne voulez pas qu’elles envahissent tout le massif.

Paillez
le pied pour éviter la pousse de mauvaises herbes et réduire l’apport d’eau en période de sécheresse.

Inutile de lui donner de l’engrais sauf si la floraison n’est pas au rendez-vous.

potentille arbustive jaune vif
potentille arbustive jaune doux
potentille arbustive
potentille arbustive
potentille arbustive
potentille
potentille arbustive ‘Lovely Pink’
potentille arbustive
Potentille arbustive ‘Lovely Pink’ et Hydrangea Grandiflora
Potentilla fruticosa

Bouturer la potentille

Avez-vous déjà bouturé les potentilles? Il paraît que c’est facile à bouturer par prélèvement des jeunes pousses au mois d’août mais je n’ai jamais tenté le coup.
– A l’aide d’un sécateur, coupez des extrémités de tiges de 10 cm, dont la base est semi-aoûtée, c’est-à-dire, plus dure et ligneuse. Coupez juste au-dessous d’un œil.
– Eliminez les feuilles du bas de la tige
– Planter les boutures en godet dans un mélange à parts égales de sable grossier et de terreau (ou de compost bien mûr)
– Maintenir le substrat humide jusqu’à l’enracinement et conserver à l’abri du gel l’hiver
– Planter en pleine terre au printemps suivant

La multiplication par bouturage de bois sec est aussi possible de novembre à février.

Les variétés étalées et rampantes se marcottent naturellement en émettant des drageons en été. Il suffit alors d’un coup de bêche pour les séparer du pied mère.

Cela permet de multiplier les arbustes mais aussi de préserver les variétés hybrides aux couleurs rouges ou roses  (qui dégénèrent parfois vers le jaune au fil des années). Pour cela, choisissez des rameaux qui portent des fleurs aux couleurs les plus proches de celles que vous souhaitez.

Potentilla fruticosa et rosier ‘Princesse Alexandra of Kent’

13 commentaires sur “Mes incontournables : la potentille arbustive

  1. Tu me les as fait découvrir et j’en ai accueilli au moins 4 au Jardin. Mais comment ne sont-elles pas plus connues? Elles sont faciles, florifères et prennent peu de place. J’ai deux roses pales, les mêmes d’ailleurs car j’avais oublié que j’avais déjà une… j’ai pris une belle jaune très belle pale, je l’ai associée à des veroniques gentianoides, veroniques longifolia bleue, epimediums crème et alchemille, on est dans les tons jaune et bleu. Je ne savais pas pour les boutures, je vais essayer… bonne journée

    1. C’est vrai ça, pourquoi ne sont-elles pas plus fréquentes dans les jardins? Je crois que c’est dû au fait que l’on voit un peu partout au bord des routes les potentilles à fleurs jaunes vif plantées en masse. Les gens ne voient pas tout son charme… Tandis que bien associée à des arbustes et vivaces, elle est merveilleuse!

  2. Merci pour cet article Malorie! Je n’ai malheureusement jamais eu de chance avec les potentilles. J’en ai eu une jaune pendant des années dans un jardin de ville qui filait en hauteur et fleurissait très peu et j’en ai remis une rose dans mon nouveau jardin, qui vivote depuis plus de 2 ans et n’a jamais produit une seule fleur. Peut-être n’avaient-elles pas assez de soleil. J’ai déplacé la rose mais n’en vois pas encore les effets. J’en ai tout de même déduit qu’il s’agissait d’une plante très difficile …

    1. Elle n’est pourtant pas exigeante mais c’est vrai que sans soleil, elle ne fleurira pas ou si peu… J’espère que celle déplacée se montrera sous son meilleur jour l’été prochain!

  3. Comme les précédents, ton article est bien étoffé et très intéressant.
    Je me demande ce que je ferai si un jour j’étais privée d’ordinateur car tu nous donnes tellement d’informations et tu nous fais découvrir des types de plantes qui échappent parfois à notre attention.
    Je le répète, il faudrait que tu songes un jour à publier…
    Bon week-end et à bientôt.

    1. MDR, je suis sûre que tu survivrais sans mes publications! EN tout cas j’espère car sinon, quel poids sur mes épaules! 😀
      Je laisse les publications à d’autres plus talentueux et férus de botanique! Moi, j’ai bien assez avec ce blog, le blog de mes tricots et le blog de l’Association des Amis d’André Eve!
      Bises

      1. Je te comprends très bien et promis je ne te taquinerai plus mais je continuerai à suivre tes articles et à les archiver car ils en valent la peine.
        Bisous

  4. J’en ai 3, mais elles ne sont pas jolies. Elles sont certainement très mal placées et ne se plaisent pas là où je les ai plantées. Il faudrait que je les change de place. Pas toujours facile d’organiser un jardin !
    Bon dimanche…sous la pluie, je pense.

  5. Suite à votre article sur la potentille fructicosa, je l’avais mise sur ma liste, et en me promenant dans la jardinerie je les ai vues soldées à 50%, alors … je n’ai pas résisté à craquer pour 3 cultivars : « Loveky Pink », « Tangerine » et « Abbotswood ». Je vais planter la « Tangerine » devant le rosier « Ghislaine de Féligonde » j’espère que le mariage va fonctionner. Vivement l’été prochain !
    Christine

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