Contrairement aux idées reçues, tous les rosiers ne sont pas toujours malades! Il existe aujourd’hui de sublimes variétés, faciles à cultiver, bien résistantes aux maladies et tellement florifères qu’il serait dommage de s’en priver!
Mais c’est vrai que les maladies et insectes sont fréquents sur certains rosiers et il est important de les reconnaître pour savoir si il est nécessaire d’agir et si oui, comment? Vous verrez qu’il est inutile de s’alarmer à la moindre bestiole, la plupart du temps, cela n’a pas grande importance, il suffit de laisser faire et beaucoup d’insectes auxiliaires sont présents!
Prévenir l’apparition des maladies des rosiers
Bien choisir ses rosiers!
Pour avoir des rosiers en bonne santé dans mon jardin, je veille à choisir dès le départ des variétés naturellement résistantes aux maladies. Le label allemand ADR récompense les rosiers les plus méritants au terme de 3 années de culture sans traitement. Mais tous les rosiers indemnes de maladies ne participent pas forcément à cette sélection. Il y en a tant d’autres qui méritent notre confiance… Renseignez-vous, comparez les avis des jardiniers…
Je ne peux que vous recommander les hybrides de rugosa, remontants et parfumés, certains botaniques comme mon chouchou Hugonis, le très répandu The Fairy qu’on ne présente plus, ou les rosiers moschata comme Ballerina, et parmi les rosiers ADR, laissez-vous tenter par le superbe Yann Arthus Bertrand (Meilland), Garden of Roses ou Larissa (Kordes), ou par les Décorosiers® de Noack (Opalia, Émera…)… et tant d’autres encore que je vous présente souvent sur ce blog!
Par ailleurs, un rosier sera beaucoup plus résistant aux maladies si :
- il est bien planté, au bon endroit, en situation suffisamment ensoleillée (min 4h à 6h/jour) et bien aérée (éviter les lieux confinés et les plantations trop serrées) (voir conseils de plantation)
- il est dans une terre riche, bien nourrie, qui reçoit des amendements suffisants (compost maison, fumier ou engrais organique bien dosé en potasse), notamment au printemps, à la reprise de la végétation.
- un apport de cendre de bois améliore la résistance aux maladies car elle contient beaucoup de potasse (de même que le Patenkali mais c’est une ressource naturelle non renouvelable donc à utiliser avec conscience).
- il reçoit de copieux arrosages hebdomadaires de préférence tôt le matin : 10L 1x/semaine (même quand il a plu!), surtout durant les 2 premiers étés qui suivent la plantation, afin de lui garantir un bon enracinement et une bonne croissance. Il vaut mieux un gros arrosage par semaine, qu’un peu d’eau tous les jours, pour forcer le rosier à enfoncer ses racines en profondeur dans le sol.
Les rosiers plus vieux et bien installés ne nécessitent normalement plus d’arrosages, sauf en périodes de sécheresse et canicule prolongées si on veut garantir une remontée satisfaisante.
Pour les rosiers en pot, les arrosages sont encore plus importants qu’en pleine terre et il peut s’avérer nécessaire d’augmenter la fréquence des arrosages (2x 10 l d’eau / semaine). - lors des arrosages, on évite de mouiller le feuillage car cela favoriserait le développement et la propagation des maladies
- on évite l’excès d’engrais azoté, qui favorise le développement de jeunes pousses plus tendres donc plus vulnérables aux maladies mais aussi aux attaques d’insectes suceurs de sève!
Par exemple, le purin d’ortie est un engrais efficace, qui fortifie et stimule la croissance des plantes, mais il ne faut pas en abuser car il est riche en azote. De même qu’une couverture du sol avec des tontes de gazon sera un apport important d’azote qu’il vaut mieux équilibrer avec des matières carbonées (une couche de carton par exemple). - on veille à maintenir une bonne aération du feuillage en taillant correctement les rosiers (dégager le centre des arbustes en supprimant les rameaux dirigés vers l’intérieur) et en évitant les plantations trop serrées. D’ailleurs, si vous installez un rosier grimpant contre un mur, écartez le support à 8-10 cm du mur afin que l’air puisse circuler.
- un paillage organique couvre le sol (mulch ou compostage de surface, paillis de miscanthus, chanvre,…) pour garder la fraîcheur au pied du rosier et empêcher la pousse des adventices (en revanche évitez les écorces de pins qui sont trop acides).
- on alterne les rosiers avec des plantes compagnes (vivaces et/ou arbustes) car, comme dans toute monoculture, le risque que la maladie se propage augmente avec la promiscuité (le vent, la pluie transportent les germes pathogènes d’un rosier à l’autre).
Intercalez entre eux des plantes à feuillage aromatique (lavande, sauge, thym, népéta, achillée, oeillets d’Inde, camomille…) qui éloignent la plupart des maladies et des parasites. - on accueille les insectes auxiliaires en favorisant un équilibre écologique. Semer des fleurs mellifères, installer des nichoirs pour les mésanges et pour les insectes,… Eviter les traitements insecticides, même bio, et même limiter l’usage du savon noir.
- Si possible, on ne taille pas par temps de pluie car l’humidité privilégie l’entrée des maladies sur les coupes fraiches.
- On ne plante pas un rosier à la place d’un autre sans changer, au préalable, la terre du trou de plantation.
(pour plus d’infos, voir mon article de blog sur Mes soins aux rosiers)
Que faire si un rosier est quand même malade?
Chez moi, je ne dais presque rien…J’enlève quelques feuilles tachées quand je passe… de toute façon cela empêche rarement les rosiers de fleurir généreusement.
- Supprimez les parties atteintes et les feuilles tombées, au fur et à mesure, dès les premiers symptômes, tout au long de la saison, afin de limiter les risques de contagion. Jetez-les (mais pas au compost!).
- Désinfectez vos outils avant et après la taille d’un rosier malade.
- Taillez-le modérément, de façon à aérer le centre pour que l’air circule mieux. Supprimez les fleurs fanées avec un morceau de tige (comme pour les mettre en vase) afin qu’il refasse de belles nouvelles pousses saines.
- Evitez de mouiller le feuillage lors des arrosages car cela favoriserait la propagation de la maladie d’une feuille à l’autre, d’un rosier à l’autre… (l’eau qui ruisselle et qui éclabousse peut véhiculer les germes pathogènes).
- Si il est malade chaque année malgré vos soins, c’est qu’il est par nature sensible aux maladies. Les traitements curatifs n’existent pas! Privilégiez donc les traitements préventifs, toujours plus efficaces (comme le purin de prêle par exemple).
Quels traitements je préconise?
Que ce soit bien clair, personnellement, dans mon jardin, je ne traite JAMAIS, même pas en bio. Il arrive bien sûr que j’aie des rosiers atteints de l’une ou l’autre maladie, si les conditions leur sont favorables, surtout ces derniers étés caniculaires, mais tant pis, je m’en accommode… Cela n’empêche pas les rosiers de fleurir généreusement!
Cela dit, si vous avez un rosier de nature sensible, sachez que des soins préventifs sont toujours plus efficaces qu’un traitement curatif.
Tant qu’à faire, privilégiez les traitements naturels plutôt que des fongicides chimiques qui, à force, fragilisent les rosiers et qui en plus ont un impact déplorable pour le sol et pour la petite faune du jardin.
- La décoction de prêle, le lait (pour l’oïdium) et/ou l’Homéocult (traitement homéopathique pour plantes) sont plutôt recommandés en préventif pour renforcer les tissus et les défenses naturelles des rosiers.
Toutefois, lorsque les parties contaminées ont étés supprimées, ils peuvent encore être utilisés pour empêcher les contaminations ultérieures.
Je ne les ai encore jamais utilisés, ni l’un, ni l’autre, mais beaucoup de jardiniers les emploient semble-t-il avec succès.
Pulvérisez préventivement si vous avez des rosiers particulièrement sensibles aux maladies (oïdium, marsonia ou rouille), et qui subissent chaque année des attaques récurrentes malgré que vous ayez suivi les conseils précédents.
La première application dès le débourrage des premières feuilles puis recommencer encore 2x, à 3 semaines d’intervalle.
Pulvérisez par temps sec (sinon ce sera tout de suite rincé par la pluie) et évitez de le faire en plein soleil pour ne pas causer des brûlures au feuillage (effet loupe). Prenez soin de pulvériser aussi le revers des feuilles.
Note : une recette de décoction de prêle : laisser macérer 1 kg de prêle fraiche (ou 150 g de prêle sèche) pour 10 l d’eau, pendant une journée. Au bout de ce temps, porter à ébullition puis laisser 30min à feu doux – Laisser refroidir jusqu’au lendemain puis filtrer. Diluer entre 10 et 20% avant de pulvériser. - Je ne recommande PAS la bouillie bordelaise. Bien qu’elle soit autorisée en agriculture biologique, c’est un produit à base de cuivre reconnu nocif pour l’environnement et la vie du sol, toxique pour la personne qui l’applique, pour la femme enceinte et son bébé à naître, pour les animaux domestiques qui passent tout près…
Si vous décidez de l’utiliser malgré tout, divisez par 2 la quantité prescrite sur l’emballage et protégez-vous bien (masque et gants),…
Les maladies cryptogamiques des rosier
- le marsonia (taches noires)
- l’oïdium (blanc du rosier)
- la rouille
- le botrytis (pourriture grise).
- le chancre
- la fumagine
- le verticillium
Le Marsonia, maladie des taches noires
Symptômes : des taches noires aux contours irréguliers, souvent bordées de jaune, se développent sur les deux faces des feuilles. Les folioles atteintes jaunissent rapidement et tombent si bien que, en cas de forte attaque, le rosier peut se retrouver « tout nu » au milieu de l’été.
La cause : Le marsonia, une maladie fongique endormie causée par le champignon microscopique qui « se réveille » lorsque les conditions sont réunies, càd chaleur + humidité.
La maladie est contagieuse car ses spores sont dispersées par le vent ou l’eau (ruissellement, éclaboussures).
Seuls les traitements préventifs sont vraiment efficaces.
Enlevez les feuilles atteintes dès que vous les repérez car de nouvelles spores sont produites toutes les 3 semaines…
Depuis des années, je conserve au jardin le rosier ‘Iceberg’ malgré sa sensibilité au marsonia. Je me contente d’enlever les parties atteintes, de ramasser les feuilles tombées au sol, de nourrir, arroser, mais je ne le traite jamais. Il se déplume chaque année mais se regarnit rapidement et fleurit non-stop jusqu’aux premières gelées!
L’oïdium, le blanc du rosier
Symptômes : les jeunes feuilles ondulent légèrement puis un feutrage blanc apparaît sur le dessus des feuilles et les boutons floraux.
En cas de forte attaque, les extrémités des tiges se déforment et le rosier peut être affaibli.
L’oïdium affecte davantage les variétés anciennes mais elles vivent souvent très bien avec.
La cause : L’oïdium est une maladie fongique endormie (Podophaera pannosa) qui « se réveille » lorsque les conditions sont réunies, souvent dès le milieu du printemps. Il est favorisé par l’humidité et la chaleur, surtout en situation trop confinée, étouffante.
Par exemple si un épisode de sécheresse succède à une période de forte humidité… Ou si on alterne journées très chaudes + nuits fraîches et humides. La sécheresse des racines favorise aussi la maladie en période de sécheresse prolongée.
Prévention et Traitement :
- Evitez les emplacements trop confinés. Peut-être est-il encore temps de déplacer le rosier en situation plus appropriée, plus aérée?
- Des arrosages copieux, 1x/semaine, de préférence le matin, et l’apport d’amendements réduiront considérablement le problème.
- Supprimez les bourgeons et tiges atteintes pour éviter que la maladie passe l’hiver sur le rosier et ressurgisse au printemps sur les nouvelles pousses.
- Des températures hivernales très basses (-20° à -25° C.) peuvent éradiquer le champignon.
- Il peut se traiter avec du soufre, ce qui est nocif pour l’environnement. Privilégiez plutôt les traitements préventifs naturels comme le purin de prêle (voir ci-dessus) ou le lait.
La Rouille
Symptômes : Des petits points oranges apparaissent sur le dessus des feuilles tandis que le revers se couvre de pustules poudreuses d’abord jaune-orangé devenant brunes. Les feuilles sèchent puis tombent rapidement.
La cause : un champignon microscopiques (Phragmidium mucronatum) favorisé par un temps chaud et humide, une ambiance confinée. C’est la plus embêtante des 3 maladies car elle affaibli davantage la santé du rosier.
La maladie est contagieuse car les spores voyagent avec le vent et l’eau.
Cette maladie touche certaines variétés, certaines années et pas d’autres, sans que l’on sache réellement pourquoi.
Traitement :
- Essayez d’améliorer la circulation de l’air autour du rosier…
- Dès les premiers symptômes, enlevez les feuilles atteintes et brûlez-les, quitte à devoir tailler le rosier en pleine saison.
- Après avoir supprimé toutes les parties atteintes, pulvérisez une décoction de prêle tous les quinze jours pour éviter une nouvelle attaque! Apparemment, la macération d’absinthe permet aussi de lutter contre la rouille?
- Il est possible que la maladie soit la conséquence d’une carence en potasse : un apport d’engrais potassique au pied du rosier pourrait donc améliorer son état, de même qu’un apport de cendres de bois (à éviter en terrain calcaire).
Note : le Patenkali est une ressource naturelle non renouvelable donc à utiliser avec conscience
Le botrytis (pourriture grise) fait pourrir les boutons de rose, après la pluie.
Symptômes : après la pluie, les pétales sont « piqués » et le bouton pourrit avant de s’ouvrir, sans que cela provoque de désagrément pour le reste du rosier. Cela est plus fréquent sur les variétés à fleurs très doubles, aux pétales serrés.
La cause : le botrytis, une maladie causée par un champignon microscopique non spécifique (Botrytis cinerea) et pouvant toucher de nombreuses plantes. Ce champignon est responsable de la pourriture grise sur fleurs, feuilles et rameaux.
Il est favorisé par l’humidité, la pluie, l’arrosage par aspersion.
Que faire? : il suffit de couper les fleurs touchées. Parfois même, juste enlever les pétales brunis pour dégager la fleur et la laisser s’épanouir.
Evitez de planter des variétés aux grosses fleurs pleines en climat humide.
Le chancre du rosier
Symptômes : des taches brunes ou noires apparaissent sur une branche du rosier. Ces zones brunes peuvent s’ étendre sur toute la branche, et dans le pire des cas, gagner tout le rosier.
La branche atteinte peut quelquefois commencer à se dessécher, et l’ écorce prend un aspect ridé.
La cause : Cette maladie est due à l’attaque d’un champignon microscopique (leptosphaeria coniothyrium).
Que faire? Supprimez les branches atteintes, juste au-dessus d’un œil ou d’une feuille du rosier.
La fumagine, une poudre noire sur le feuillage
Symptôme: une poudre noire recouvre le feuillage.
La cause : Lors d’une forte infestation de pucerons (ou de cochenilles mais en 20 ans de jardinage, je n’ai vu qu’une seule fois des cochenilles sur un rosier), les feuilles sont couvertes de miellat que les pucerons sécrètent. Quand il y a trop de miellat qui reste sur le feuillage, cela peut favoriser le développement de la fumagine (le feuillage se couvre d’une poudre noire) qui ne cause pas de dégâts directs à la plante mais en occultant la surface des feuilles, elle réduit sa capacité de photosynthèse et peut donc donner un aspect peu satisfaisant à la plante.
Que faire?
- En prévention : éloignez les pucerons.
- Favoriser un équilibre écologique : cette maladie affecte rarement les rosiers et c’est en partie grâce aux fourmis!
En effet, la présence modérée des fourmis aide à préserver la santé du rosier…
Les fourmis ont un rôle de « nettoyeur » : comme elles récupèrent le miellat, elles évitent le développement de la fumagine sur le feuillage! Si il n’y a pas de fourmis pour « nettoyer les feuilles » au fur et à mesure, le miellat s’accumule et cela favorise le développement de la fumagine. Voir mon article « Des fourmis sur les rosiers. Pourquoi? Que faire? (clic) - Mais il faut qu’un équilibre soit maintenu! … Quand les fourmis grimpent en grand nombre sur les rosiers pour y faire un élevage de pucerons, elles améliorent les conditions de vie des pucerons et favorisent même l’extension de la colonie. Si l’équilibre est rompu, les fourmis n’arrivent plus à gérer l’excédent de miellat ni à empêcher le développement de la fumagine
- Si le fumagine recouvre le feuillage, essuyez simplement les feuilles avec un chiffon, ou coupez et éliminez le feuillage atteint.
Le verticillium
Symptôme: dessins en forme de V au bout des feuilles, marron à la pointe, puis jaune.
La cause : C’est un champignon qui touche principalement les rosiers déjà fragilisés.
Que faire?
- Laisser-faire… Les feuilles finiront par tomber…
Carence : Chlorose ferrique
Symptômes : Les feuilles deviennent jaunes, presque blanches.
La cause : ce n’est pas une maladie mais une déficience en fer : un sol trop calcaire bloque l’assimilation du fer dont la plante a besoin pour faire la photosynthèse.
Solution :
- Demandez à votre rosiériste des rosiers avec un porte-greffe adapté au terrain et apportez un bon compost végétal.
- Vous pourriez arroser avec un traitement anti-chlorose mais cela ne réglera pas le problème de fond et sera à renouveler 2x/an.
Les petites bêtes sur les rosiers
Même les insectes dits « nuisibles » ne sont pas toujours un problème!
C’est plutôt l’absence de prédateurs naturels qui conduit à l’infestation.
Quant un équilibre écologique est installé, les différents insectes qui se côtoient forment un environnement stable.
Les rosiers peuvent fleurir admirablement dans un jardin sans aucun insecticide ! (même pas du savon noir!)
- les pucerons
- les fourmis
- les coccinelles et leurs larves
- les chrysopes et leurs larves
- la cicadelle (crachat de coucou)
- les mégachiles
- la mineuse des pousses (larves dans les tiges)
- les larves de tenthrèdes ou « fausses-chenilles »
- la tenthrède rouleuse de feuille
- la tordeuse de feuilles de rosiers
- méligèthes
- cétoine dorée
- un charançon : l’anthonome
- chenille de noctuelle
- larves de syrphes
- le cynipe du rosier (bédébar, galle du rosier)
- le perce-oreille
- les rongeurs
Les pucerons, c’est pas si grave!
Symptômes : des colonies de petits insectes verts, roses ou noirs, avec ou sans ailes, petits ou gros, agglutinés sur les boutons floraux et les jeunes pousses. Cela entraîne parfois une déformation des pousses. Parfois un miellat collant recouvre le feuillage, favorisant l’apparition de la fumagine (moisissure noire sur le feuillage).
Généralement, des fourmis leur tiennent compagnie.
La cause : les pucerons verts du rosier (Macrosiphum rosae) piquent les jeunes pousses et sucent la sève. Ils excrètent un miellat sucré dont les fourmis raffolent. Une partie du miellat se retrouve sur les feuilles mais il est nettoyé par les fourmis qui contribuent ainsi à garder le rosier en bonne santé.
En cas de trop forte infestation de pucerons, et en l’absence de fourmis pour lécher le miellat sur les feuilles, les feuilles deviennent collantes et une moisissure noire de suie se développe sur le miellat, c’est la fumagine.
De même, si les fourmis sont trop nombreuses, l’équilibre est rompu! Les fourmis favorisent l’extension de la colonie mais elles n’arrivent plus à suivre le rythme pour nettoyer correctement. La plante sera alors en souffrance.
Que faire? Il n’y a pas lieu de s’inquiéter dans un jardin favorable aux auxiliaires, car ils régulent très bien les pucerons.
- Un rosier envahi par les pucerons est un formidable garde-manger pour les oiseaux du jardin et toute une série d’insectes = coccinelles, larves de coccinelles, larves de syrphes, aphidius, malachie, perce-oreilles, chrysope…
Autrement dit, la plupart du temps, il n’est pas nécessaire d’intervenir! On peut les laisser faire pendant quelques semaines, en attendant l’arrivée de leurs prédateurs naturels, sans que cela ne nuise au rosier. - Prévention : créer un équilibre biologique au jardin en attirant les prédateurs naturels des pucerons: plantez des fleurs mellifères et des vivaces couvre-sol, installez des abris à perce-oreille et des nichoirs pour les mésanges et les insectes…
- Si vous n’avez pas la patience d’attendre ou que malgré vos efforts les coccinelles boudent votre jardin, vous pouvez en acheter en jardinerie ou sur internet. (attention achetez des coccinelles européennes et pas la coccinelle asiatique).
- écraser manuellement les pucerons.
- Un simple jet d’eau ou une grosse averse suffit souvent à déloger les pucerons, si petits et si tendres, qu’ils tomberont en charpie.
- Évitez l’excès d’engrais azoté sinon la sève des jeunes pousses attirera encore plus les pucerons!
- Accompagnez les rosiers de plantes aromatiques qui éloignent les pucerons (lavandes…)
- Plantez des plantes martyres (armoise Powis Castle, capucine,…) qui vont attirer les pucerons et donc les éloigner naturellement de vos rosiers..
- Pulvérisation de purin d’ortie dilué
- Assurez-vous qu’il n’y aie pas une fourmilière autour du pied du rosier, cela fragiliserait le rosier et créerait un déséquilibre.
- Evitez les insecticides, même bio, qui vont aussi éliminer leurs prédateurs naturels tels que les coccinelles, les aphidius, etc.
Les pucerons se reproduisent extrêmement rapidement, avec de nouvelles naissances tous les 10 jours, tandis que les insectes auxiliaires mettront plus de temps à faire la génération suivante. 5 semaines environ pour les coccinelles qui, de toute façon, ne viendront plus volontiers pondre sur vos rosiers si il n’y a rien dessus pour nourrir leurs larves!
Les traitements seront donc à renouveler sans cesse! Plus on traite plus on doit traiter!
Si vous observez des pucerons beiges, obèses, immobiles, c’est formidable! C’est parce qu’ils ont été parasités par une minuscule guêpe, a, qui a pondu dans le corps du puceron. La larve a fixé le puceron à la feuille et se développe tranquillement dans son cocon. Elle percera un petit trou dans cette « momie de puceron » quand sera venu le moment de s’envoler pour aller polliniser des fleurs…
Les fourmis… Elles ont un rôle de nettoyeur!
On observe : des fourmis, parfois en quantité minime mais parfois en très grand nombre, et généralement en compagnie de pucerons. Il se peut qu’il y ait une fourmilière qui forme un manchon autour du pied du rosier…
La cause : les fourmis sont friandes du miellat des pucerons. Les pucerons se laissent « traire » en échange de la protection des fourmis. C’est donnant-donnant! (à savoir, certains prédateurs ont adopté des stratégies pour passer le barrage des fourmis.)
Les fourmis font un élevage de pucerons dont elles améliorent les conditions de vie. Elles peuvent même favoriser l’extension de la colonie de pucerons..
Que faire? : lire mon article complet « Des fourmis sur les rosiers? Pourquoi? Que faire? » (clic)
- En prévention : éloignons les pucerons (clic)
- si il n’y a pas trop de fourmis qui tiennent compagnie aux pucerons, cela ne porte pas un réel préjudice aux rosiers, pour autant que les prédateurs naturels arrivent à point nommé pour les éliminer… Les fourmis ont même un rôle de « nettoyeur » : comme elles récupèrent le miellat, elles évitent le développement de la fumagine sur le feuillage!
Mais il faut qu’un équilibre soit maintenu! … - Si les prédateurs naturels de pucerons n’arrivent pas et si les fourmis sont là en grand nombre, favorisant encore la croissance de la colonie, il vaut mieux intervenir avant le développement de fumagine sur le feuillage. En effet, il peut arriver que les fourmis n’arrivent plus à suivre le rythme et à jouer pleinement leur rôle de « nettoyeur » du feuillage.
- Certaines fourmis construisent un nid qui s’élève au-dessus du sol, enserrant le pied du rosier. Cela affaiblit la plante : pulvérisez directement au pied du rosier, du purin d’orties ou du purin de rhubarbe, (ou du vinaigre blanc tiède dilué avec de l’eau?),…
- Parfois, il y a aussi dans le sol des pucerons lanigères des racines qui vivent dans les galeries des nids de fourmis, accrochés aux racines. Ils cohabitent sous terre. Dans ce cas, arrosez avec une macération de fougères ou une décoction de tanaisie, directement sur le nid de fourmis.
- Je ne préconise pas la terre de diatomées. C’est une poudre efficace comme répulsif naturel mais dangereuse pour les enfants et les animaux de compagnie. A utiliser avec précaution!
Les larves de coccinelle, de précieux alliés!
On observe : les coccinelles, tout le monde connaît! Mais savez-vous à quoi ressemblent leurs oeufs et leurs larves?
Des petits oeufs jaunes, oblongs, sortent de minuscules larves noires. Des taches oranges apparaissent sur ces larves quand elles grandissent. Elles se promènent sur les boutons de roses infestés de pucerons.
La cause : la coccinelle a pondus ses oeufs sur cette plante parce qu’elle y a trouvé suffisamment de nourriture pour ses futures bébés. En effet, une larve de coccinelle dévore chaque jour de nombreux ravageurs tels que pucerons, psylles, cochenilles…
Que faire? : Rien! Surtout rien! Mais apprenez à les reconnaître pour ne pas les tuer!
- Si vous traitez contre les pucerons, vous éliminerez du même coup les larves de coccinelles et d’autres insectes auxiliaires. Une nouvelle génération de pucerons arrivera en seulement quelques jours tandis que les larves de coccinelles ne reviendront qu’au bout de plusieurs semaines, autrement dit, trop tard pour vous aider. Bref, plus on traite, plus il faut traiter, c’est un cercle sans fin!
- Lire mon article complet sur les larves de coccinelles
Les chrysopes et leurs larves
On observe : Cette bête brun-beige, munie de « crochets » qui font penser à un perce-oreille. Elles sont sur les plantes infestées de pucerons.
La cause : la chrysope (demoiselle aux yeux d’or) a pondus ses oeufs sur cette plante parce qu’elle y a trouvé suffisamment de nourriture pour ses futures larves. En effet, comme les larves de coccinelle, une larve de chrysope dévore chaque jour de nombreux insectes ravageurs.
Que faire? : Rien! Mais apprenez à les reconnaître pour ne pas les tuer!
- Si vous traitez contre les pucerons, vous éliminerez du même coup les insectes auxiliaires précieux qui sont leurs prédateurs naturels. Une nouvelle génération de pucerons arrivera en quelques jours tandis que les auxiliaires ne reviendront qu’au bout de plusieurs semaines, autrement dit, trop tard. Plus on traite, plus il faut traiter, c’est un cercle sans fin!
- Lire mon article complet sur les larves de chrysope
Crachat de coucou, on s’en fout!
Symptôme : Au printemps, on remarque une sorte de bave, ou d’écume sur les tiges de rosiers ou sur d’autres plantes.
La cause : la cicadelle, un petit insecte sauteur, se nourrit de la sève du rosier. Ses excréments sont enrichis en air, ce qui forme cette « bave ». Cet amas isole du froid et des variations de température, et protège les larves des prédateurs.
Que faire ? On peut utiliser un jet d’eau pour les déloger ou alors les enlever avec les doigts, mais personnellement, je les laisse…
En plus, on l’a dit, il est déconseillé de mouiller le feuillage pour éviter les maladies cryptogamiques!
Les Mégachiles, de gentilles abeilles qui ont le compas dans l’oeil!
Symptôme : le bord des feuilles est découpé de manière régulière, en demi-cercles
La cause : des abeilles solitaires, les mégachiles, coupent des fragments de feuilles pour tapisser leurs nids.
Que faire? Rien!
Les dégâts sur les feuilles ne sont qu’esthétiques et n’enlèvent rien à la beauté des fleurs… On peut bien donner quelques confettis aux pollinisateurs…
Les mineuses des tiges : une larve qui pose problème!
Symptômes : des trous au niveau des coupes de l’année précédente. La branche se dessèche. En coupant pour arriver jusqu’au bois sain, on peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres, voire jusqu’au collet, on trouve généralement une larve à l’intérieur de la tige.
La cause : Une vraie nuisible à éliminer! Nous l’appellerons « la mineuse des tiges » mais j’ignore quelles sont les espèces de mineuses qui s’en prennent spécifiquement aux rosiers… La tige se dessèche car le développement de la larve à l’intérieur de la tige interrompt les flux de sève.
(voir Ardis pallipes et A. sulcata, Cladardis elongatula, Hymenoptera Tenthredinidae ou alors la larve d’un coléoptère appelé bupreste?).
Traitement : Il est nécessaire d’intervenir très rapidement car la larve qui est à l’intérieur du bois se développe et se nourrit en s’enfonçant dans la tige. La seule solution est de raccourcir la branche parasitée aussi bas que nécessaire, jusqu’à la moelle saine, blanche, pour enlever le ver. Coupez toujours au-dessus d’un oeil bien dirigé.
Les tenthrèdes ou « mouches à scie », certaines sont vraiment embêtantes!
Symptômes : des sortes de « chenilles » se nourrissent des feuilles des rosiers. Elles commencent par décaper le revers des feuilles, laissant les feuilles translucides entre les nervures. Ensuite, elles consomment entièrement le limbe et ne laissent en place que la nervure centrale.
La cause : En réalité, ce ne sont pas des chenilles mais des larves de petites guêpes, les tenthrèdes. Il existe de nombreuses espèces de tenthrèdes. On rencontre fréquemment sur nos rosiers l’Arge pagana et l’Allantus cinctus mais il y en a d’autres. (clic ici pour voir mon article sur les tenthrèdes).
- la tenthrède-limace du rosier (Endolomyia aethiops) ne produit qu’une génération par an et ne fait pas de dégâts importants.
- Arge pagana : larves (fausses-chenilles) de couleur jaune-vert, avec des petits points noirs. Elles sévissent en bande plus ou moins importante, relevant l’extrémité de leur corps pour former un « S » caractéristique dès qu’elles sont inquiétées.
- Allantus cinctus : Ces fausses-chenilles sont, quant à elles, vertes pâles avec une tête orangée. Elles ressemblent à des limaces visqueuses. Elle s’enroule lorsqu’elle ne mange pas (produit habituellement 2 générations par an).
- la squeletteuse du rosier (Cladius difformis) les larves se nourrissent des jeunes feuilles et abandonnent ces dernières à l’état de « squelette « . La larve est couverte de poils et a la capacité de le faire jusqu’à six générations par année.
Que faire?
- Favorisez la présence des prédateurs naturels : oiseaux (mésange notamment), guêpes parasitoïdes et les coléoptères prédateurs.
- Une petite infestation ne vaut pas la peine de s’inquiéter. Les dommages sont principalement d’ordre esthétique. Cependant, une population importante de Arge pagana peut affaiblir la plante.
- Ramassez les larves à la main et noyez-les dans un bol d’eau savonneuse
- Une pulvérisation de neem ou de savon noir est efficace.
La tenthrède rouleuse des feuilles, ce n’est pas grave mais ce n’est pas joli…
Symptôme : Les feuilles des rosiers sont enroulées
La cause : Le fauteur de trouble est une sorte de petite guêpe noire, de 4 mm à peine, blennocampa pusilla (aussi appelée tenthrède rouleuse des feuilles de rosier). Aux alentours du mois de mai, les femelles pondent leurs oeufs sur les feuilles. En réaction, la feuille s’enroule sur elle-même.
A l’intérieur, la larve ressemble à une petite chenille verte d’à peine 1 cm, avec une tête brun-noire. Ces fausses-chenilles mangent la feuille au fur et à mesure.
Mais on ne trouve pas de chenille dans chaque feuille quand on les déroule car la femelle pique beaucoup plus de feuilles qu’elle ne dépose d’oeufs. Cela explique que l’on observe de nombreuses feuilles enroulées sans oeufs noirs ni chenille à l’intérieur. Ces feuilles enroulées sans oeufs jaunissent et finissent par tomber.
Par temps chaud, l’attaque est généralement plus sévère car les femelles sont plus actives et déposent plus d’œufs.
Que faire ?
Hormis le côté esthétique, ce n’est pas très très grave. Vous pouvez éventuellement enlever les feuilles roulées et les jeter dans le barbecue. Ou les écraser entre vos doigts pour écrabouiller les chenilles à l’intérieur afin d’éviter qu’elles ne descendent s’installer dans le sol où elles hiverneraient jusqu’au prochain printemps.
De toute façon, les pulvérisations, qu’elles soient naturelles ou chimiques, ne serviraient à rien car les oeufs et les larves sont bien à l’abri dans leur rouleau!
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a qu’une seule génération par an!
La tordeuse : les feuilles s’enroulent, tenues par un fin tissage de soie
Symptômes : Les feuilles s’enroulent sur elles-mêmes comme un cigare, généralement tenues par un fin tissage de soie.
En déroulant les feuilles, on découvre une petite chenille vert-jaune, de moins de 1 cm.
La cause : La tordeuse des feuilles de rosier (Tortricidae) est la chenille d’un petit papillon de nuit (Lozotaenia forsterana). Elle grignote le bord tendre des feuilles et l’enroule autour d’elle en la maintenant avec de la soie, pour se protéger des prédateurs.
Solution et traitement
- Récoltez à la main les feuilles encore habitées et brûlez-les avant que les papillons ne s’échappent au cours de l’été.
- Le nombre de chenilles tordeuses est généralement restreint. Supprimez soigneusement les feuilles atteintes avant que ces chenilles ne deviennent vers la fin de l’été des papillons qui pondront de nouveaux œufs sur vos rosiers.
Les feuilles enroulées sont peu esthétiques mais les pieds des rosiers en sont finalement peu affligés. Ces chenilles, le plus souvent assez discrètes, n’envahissent jamais un massif entier. - Si nécessaire, un traitement à base de Bacillus thuringiensis peut être appliqué dès les premiers symptômes.
Meligèthes, des petites bêtes noires sur les roses
Symptômes : de petits insectes noirs à reflets bleu métallique, souvent en nombre sur les roses.
La cause : il s’agit de meligèthes du colza (Meligethe aeneus), des petits coléoptères qui perforent les boutons floraux pour se nourrir du pollen. Mais le plus souvent ils viennent sur les roses épanouies et dans ce cas les dégâts sont bien moindres.
Solutions et traitement
- Favorisez la présence des prédateurs notamment les araignées.
- Secouer les fleurs au-dessus d’une bassine d’eau savonneuse pour diminuer leur population
- Les insecticides sont inefficaces.
La cétoine dorée, une pollinisatrice qui se bâfre de pollen!
Symptômes : les pétales et les étamines des fleurs sont dévorés.
La cause : La cétoine dorée ou la cétoine grise (hanneton des roses) vient butiner les fleurs, et les abîme en les mâchouillant. Elles apparaissent en mai-juin. Les larves se nourrissent de matières plus ou moins décomposées, accélérant ainsi la décomposition de la matière organique et l’humification du jardin. Les adultes sont quant à eux d’excellents pollinisateurs.
Que faire?
- tant que leur nombre est raisonnable, tolérons-les!
- Favoriser la biodiversité : multipliez les sources de nourritures (ombellifères, chardons…).
- une coupelle avec des fruits écrasés attire les cétoines et les éloigne donc des roses.
- Eventuellement, ramassez-les à la main
- Les traitements bio sont inefficaces
- Les insecticides peuvent être efficaces mais ils sont inutiles.
L’anthonome, je le hais! Les boutons floraux sont sectionnés et tombent
Symptômes : certains boutons floraux se dessèchent, le pédoncule floral est partiellement ou complètement sectionné. On retrouve des boutons floraux au sol sous le rosier.
La cause : la femelle d’un tout petit coléoptère noir (l’anthonome, Anthonomus rubi?), a pondu dans le bouton floral puis elle a sectionné le pédoncule pour que le bouton tombe et que sa larve puisse se développer au sol. Les larves consomment les boutons. Le bouton se dessèche, il pend le long du pédoncule et finit par tomber.
L’anthonome sévit aussi sur les fraisiers, les framboisiers, les ronces.
Que faire?
- Favorisez les auxiliaires comme les mésanges ou les microguêpes parasitoïdes.
- Si vous repérez ce charançon sur le rosier, placez d’abord la main dessous car il se laisse tomber quand il est dérangé. Puis écrasez-le entre les doigts 😉
- Supprimez les boutons attaqués, ramassez aussi ceux qui sont tombés, et brûlez-les boutons pour éviter que la larve qui est à l’intérieur n’arrive à maturité…
(clic ici pour en savoir plus)
Les chenilles de Noctuelles : Les boutons de roses sont mangés
Symptôme : des trous dans les boutons floraux. Le bouton, partiellement dévoré, donne une fleur déformée.
La cause : la chenille d’un papillon de nuit, une espèce de noctuelle (Pyrrhia umbra, aussi appelé le pique-bouton du rosier) qui se nourrit des boutons floraux.
Que faire?
- accueillir les prédateurs naturels : oiseaux, araignées, guêpes parasitoïdes, carabes, musaraignes, chauves-souris, batraciens….
- En cas de forte infestation (ce qui est rare), traiter au BT (Bacillus Thuringiensis), un insecticide biologique.
Larves de syrphe : ce sont des prédateurs de pucerons! (à ne pas confondre avec des chenilles/limaces)
Qui sont-elles ? ce sont les larves d’une petite mouche, efficace pollinisatrice.
Que faire ? Rien! Mais apprenez à les reconnaître pour ne pas les tuer!
Ces larves sont de précieux auxiliaires du jardinier et dévorent des centaines de pucerons, psylles, etc.
Voir mon article sur les larves de syrphes
Bédégar causé par le Cynipe du rosier, sans aucun danger!
Symptôme : des sortes de petits filaments verts à rougeâtres qui forment une boule sur un pétiole ou un jeune rameau
La cause : Ce n’ est pas une maladie qui peut s’étendre ou faire des dégâts chez les rosiers.
C’est simplement une toute petite abeille, le cynips, qui pond ses oeufs sur une branche du rosier. Les larves se développent sur la branche et fabriquent cet ensemble de filaments que l’on appelle une galle, ou « Barbe de saint Pierre », ou encore « Bédégar ». Cette galle sert donc d’abri aux larves du cynipe du rosier (Diplolepis rosea), un hyménoptère de moins de 5mm.
Que faire ? Rien! Le bédégar est sans aucun danger pour le rosier!
Les larves du cynips se nourrissent de cette galle puis se transformeront en nymphes, et ne sortiront qu’au printemps suivant (à moins d’être à leur tour parasitées par une autre petite abeille).
Le perce-oreille : ce n’est pas un ravageur mais un auxiliaire du jardinier!
Le perce-oreille s’installe volontiers dans les fleurs fanées mais il n’est pas un ravageur des rosiers. Au contraire, il est considéré comme un auxiliaire du jardinier puisqu’il mange essentiellement des insectes nuisibles comme les pucerons et les psylles (parasites des arbres fruitiers), des larves d’insectes, des œufs de limaces et d’autres ravageurs des jardins. Il se nourrit aussi de végétaux en limite de décomposition comme des fruits très mûrs (pêches, prunes ou abricots en particulier, pétales de fleurs, légumes…).
Il est parfois accusé à tort d’être un nuisible mais quand il semble infester une plante ou un coin du jardin, c’est souvent parce que ses proies y sont abondantes.
Que faire ? Rien!
Si les perce-oreilles vous embêtent (par exemple si ils s’attaquent à vos plantes sous la serre), attirez-les dans des gîtes accueillants (des pots renversés remplis de paille, placés contre les tiges/branches ou au pied de la plante). Ils s’y réfugieront en journée et vous n’aurez plus qu’à déplacer le gîte vers les rosiers ou fruitiers infestés de pucerons… Les perce-oreilles y feront le ménage!
Les rongeurs, quelle plaie!
Les mulots sont friands des jeunes racines de rosiers et font des dégâts irréversibles!
Que faire?
- Prévention : emballer les racines ou mottes dans du grillage à poules, à la plantation. Les jeunes racines sont ainsi protégées de l’appétit des rongeurs. Si les racines qui traversent plus tard ce grillage de protection sont grignotées, ce ne sera pas fatal au rosier.
- L’odeur d’ail fait fuir taupes et mulots : plantez des bulbes d’ail décoratifs, c’est efficace et joli à la fois! Ou alors enterrez un sucre ou une pomme imbibés d’huile essentielle d’ail dans les galeries et autour des massifs (à renouveler toutes les 3 à 4 semaines).
- Inondez les galeries en enfonçant votre tuyau d’arrosage durant 10 minutes dans le trou (mais gare à la facture!).
- Les pièges sont une solution radicale, en provoquant une déflagration qui tue l’animal sur le coup (à manipuler avec précaution).
- Je ne préconise pas les poisons qui sont cruels (mort dans d’atroces souffrances) et dangereux pour les enfants, les animaux domestiques ou les oiseaux si ils les trouvent…
Anomalies et mutations, des bizarreries sans importances
Tératologie végétale
Symptôme : une rose surgit du coeur d’une rose (la prolifération)! Ou alors des feuilles se développent au centre du bouton floral qui s’épanouit (on appelle cela la Phyllodie ou la Chloranthie)!
La cause : Il ne s’agit pas d’une maladie, mais de rares et belles malformations, parfois appelées « monstruosités végétales ». La prolifération se produit lorsque les cellules de la plante se multiplient si rapidement qu’elles ne cessent pas de se diviser.
Que faire? Rien! Coupez la fleur si l’excroissance vous dérange… De toute façon, les fleurs suivantes seront normales.
Voir mon article sur ces bizarreries végétales…
Mutation et retour au type
Symptôme : une rose, ou des pétales d’une rose, ne sont pas de la même couleur que les autres.
La cause : Il ne s’ agit pas d’une maladie. C’est une mutation naturelle et spontanée : le rosier fait un retour au type d’origine, c’est à dire que les gènes du rosier d’origine se manifestent à nouveau.
Que faire? Rien! Cela est temporaire et sans conséquences pour le rosier.
Cal végétal, une blessure
Symptôme : une excroissance se forme sur la branche, à l’endroit où on a serré un lien pour l’attacher au tuteur.
Cela n’empêche pas le rosier de fleurir.
La cause : le lien d’attache trop serré a provoqué une blessure…
Solution : utiliser un lien souple (éviter les fils de fer), desserrer chaque année les liens et croiser le lien en 8 entre le rosier et le tuteur pour qu’ils ne soient pas plaqués l’un contre l’autre.
La Galle en couronne ou galle du collet, appelée « crown gall »
Symptôme : une excroissance, une grosseur… à ne pas confondre avec un simple cal végétal!
2 causes possibles :
- une blessure causée par différents insectes (pucerons, acariens ou certaines petites abeilles), des champignons ou des virus.
Dans ce cas, ce n’est généralement pas grave.
- Elle peut aussi être due à une bactérie qui se trouve dans le sol (Agrobacterium tumefaciens ou Rhizobium radiobacter) qui pénètre dans la plante par une blessure et empêche la sève de circuler.
Dans ce cas, le problème est sérieux. Il est conseillé d’arracher le rosier et de changer la terre, car la bactérie provoque les mêmes galles sur les racines. - Il existe un produit de traitement, contenant la même bactérie, mais d’une autre souche non pathogène (souche K-84) qui attaquera la bactérie responsable de la galle du collet.
La liste n’est pas exhaustive mais j’ai brossé là un joli panel de ce que l’on observe le plus souvent sur les rosiers…
Vous voyez que la plupart sont sans grande incidence et qu’il n’est pas forcément utile d’agir, pour peu qu’un équilibre biologique y soit instauré…
Et chez vous, avez-vous déjà constaté ces maladies ou ces petites bêtes, sur vos rosiers? Ou bien d’autres encore?
Et quels sont vos rosiers les plus sains, qui se passent totalement de traitement fongique?
Bravo pour cet article très intéressant, je le mets d’ailleurs dans mes favoris pour pouvoir me replonger dès que nécessaire afin d’y glaner les conseils. Cela a du te prendre beaucoup de temps et surtout relier les photos à chaque article. Nous allons être beaucoup à profiter du fruit de tes recherches. A bientôt. Siam
Encore un article très intéressant ,qui a en effet dû vous prendre » quelques » heures de travail ,mais tellement riche pour nous.Merci infiniment.
Merci pour cet article très complet, ça va m’aider, c’est certain. Par contre, heureusement que je ne suis pas tombée sur celui-ci avant de décider de mettre des rosiers au jardin sinon je crois qu’il n’y en aurait jamais eu… entre maladies et petites bêtes invasives, il y a de quoi faire, lol.
Merci ! 😉
J’avais un peu peur en écrivant cet article car il est très (trop) long et qu’il risquait d’être décourageant…
Crainte confirmée donc puisqu’il vous aurait dissuadée d’en planter… C’est que j’ai loupé mon coup, car je voulais surtout expliquer que, à l’inverse de ce que l’on croit, la plupart du temps les petites bêtes ne posent pas de vrais problèmes, même les pucerons et les fourmis, et qu’il y a des rosiers très sains… Et que pour éviter les maladies, il suffit souvent de bien choisir l’endroit où on installe le rosier puis lui donner à manger et à boire…
Je devrai revoir ma copie pour rendre tout cela plus digeste 😉
Article super complet. Ca a dû te prendre beaucoup de temps pour le rédiger.
Je suis comme toi, chez moi, je ne fais rien contre les petites bêtes.
Les maladies, j’en ai peu car comme tu le sais la sélection de rosier résistant aux maladies est mon 1er critère de choix quand j’achète un rosier. J’ai remarqué plus de maladies les derniers étés secs qu’on a eu. Mais c’est pas grave, ça ne va pas tuer mes rosiers. Belle semaine.
Bonjour, personnellement, je viens de lire votre article et il a eu sur moi exactement l’effet que vous décrivez dans votre commentaire : il m’a énormément tranquillisée. Donc oui, vous avez bien atteint votre but. Un tout grand merci.
Je vais d’ailleurs garder cet article dans ma bibliothèque.
Un tout grand merci !
Merci beaucoup pour ce message! Ça me fait vraiment très plaisir de vous lire 😉
Merci beaucoup de cet article très riche et passionnant! Je vais guetter les petites bêtes pour essayer de les identifier au jardin ( je suis sure qu’il doit en avoir quelques unes ici ) quoi qu’il en soit je vais suivre votre conseil : plus de traitements !!!! Bien nourrir et aérer les rosier , ça devrait déjà limiter les dégâts . Merci encore et bonne journée depuis le Limousin .
Marie
Merci pour cet article. Tellement bien décrit et complet, celui ci sera consulté régulièrement. Merci Malorie
Bonjour Malo. Merci beaucoup pour ce super article et comme on dit ici chapeau! Je n’ai pas une terre à rosiers mais j’en ai planté quelques uns. Une centaine environ. Depuis 2 ans , mon jardin est envahi par les cicadelles et je traite à l’huile de colza alors qu’en 30 ans de jardinage je n’ai jamais traité. Je me suis séparée de 3 piéris magnifiques envahis par le tigre du pieris ainsi que d’une azalée qui faisait 2 m de haut et 3 de large . Nous sommes envahis par les punaises asiatiques et pourtant dans mon jardin, je pratique la diversité et j’ai la chance d’avoir plein de prédateurs: coccinelles, mésanges,syrphes,chauve- souris… mais les nouvelles conditions climatiques , étés caniculaires et hivers avec des précipitations très très importantes, nous apportent plein de désagréments.
J’ai 3 rosiers dont les feuilles sont enroulées ( que c’est moche). J’attends avec impatience la floraison de Yann Arthus Bertrand que j’ai planté après avoir lu un article sur ton bloc.
Cordial merci, Malo, pour ce super article sur les rosiers. Je n’ose imaginer le nombre d’heures/journées ou soirées consacrées pour aboutir à ce condensé et ensuite nous en faire profiter. Belle journée et vivement la floraison des rosiers.
Bonjour Malo, Quel article magnifique. Merci beaucoup pour toutes ces informations plus que précieuses. Je choisis tous mes rosiers en fonction de vos articles et conseils. Au plaisir de se revoir à la « journée porte ouverte » de votre paradis.
BRAVO et MERCI pour ce magnifique article !
waw!!! tout y est et super compréhensible!!! on lâche-prise sur le bénin et on gagne du temps pour s’attaquer à ce qui pose vraiment problème. merci beaucoup!!! et impossible je crois je dégoûter les fous de rosiers!
Oh là là !
Quel travail cet article si complet ,je le place dans mon marque page pour m’y référer rapidement au cas où!
Je ne traite rien non plus ,il suffit souvent d’être patiente ,notamment pour les pucerons qui se font dévorer par leurs prédateurs au bout de quelques jours !Pour ce qui est des maladies je supprime tout de suite les branches atteintes ou j’enlève les feuilles .
Pour ce qui concernent les rosiers dit résistants aux maladies ,on ne peut pas toujours s’y fier (fée des neige ou iceberg est un ADR de chez kordès )chez moi il y a les bonnes et les mauvaises années et beaucoup se plaignent car il est régulièrement déplumé en été !
Je pense que tout dépend du climat ,du sol des soins … etc
Un rosier sera superbe dans un jardin et très moche dans un autre qu’il soit dit résistant ou pas.
Pour l’arrosage ,j’arrose aussi le feuillage sans remarquer de problème particulier .Je me dis que lorsqu’il pleut le feuillage n’est pas épargné .
Bonne journée Malo et merci pour tout ce travail!
Encore un article à lire, relire, re-relire ! Merci pour ce travail de longue haleine mais qui a le mérite d’être très complet et hyper intéressant comme toujours.
merci beaucoup pour cet article très complet
je ne faisais rien sur mes rosiers attaqués par la maladie des taches noires , presque tous des rosiers anciens ( avan 1900 )mais je suis devenue contrairement à toi , intolérante , pourtant il me semble respecter ttes tes consignes de prévention . Cette année je vais traiter avec un produit bio , un mélange ortie , fougère , consoude . Affaire à suivre ……
Tu reviendras nous dire…?! 😉
En effet, article très complet. Pour les pucerons, je les écrase à la main (avec des gants bien sûr !) et cela est plus efficace que tout autre traitement. Pour les fourmis, quand elles deviennent trop envahissantes, je pose un morceau de citron au pied du rosier et elles fuient. Pour le reste, un minimum d’entretien et on fait avec les petits tracas de la nature
Merci Malorie pour tous ces conseils!
Bravo, bel article très complet, vous avez juste oublié les otiorhynques ,qui sont quand même embêtants.
Heureusement il existe un traitement bio mais à prolonger chaque année.
Merci, je découvre votre blog et je tombe sur cet article formidable, je n’en ai jamais lu d’aussi complet sur tout ce qui peut toucher les rosiers. Quel travail, et quel don pour expliquer les choses clairement et simplement. Deux choses nouvelles pour moi : la petite bête qui coupe les boutons de roses pour que ses larves y grossissent – ces boutons coupés étaient un mystère, maintenant je sais et je les ramasserai. Et puis les trous au niveau des coupes de l’année précédente. Je ne m’en méfiais mais maintenant je comprends pourquoi certains rosiers ont dépéri. Tellement d’autres infos utiles dans cet article qui démêle le faux du vrai. Une seule omission remarquée: les larves de coccinelles si voraces de pucerons mais que tout le monde ne sait pas reconnaître. Je sens que je vais me régaler avec vos autres articles.
Sapristi! Mais vous avez raison! J’ai oublié les larves de coccinelles! Je suis impardonnable! A ma décharge, je leur ai déjà consacré de nombreux articles mais elles méritent de figurer dans celui-ci, c’est certain! Merci, je vais remédier à cet oubli 😉
Merci aussi pour votre commentaire si gentil et enthousiaste, ça me fait tellement plaisir 😉
Belle fin de semaine
Super article, vraiment très complet, merci ! Au niveau des variétés résistantes, je pense qu’on peut recommander sans hésiter les roses anglaises (et très certainement d’autres, mais je les connais moins). Surtout les obtentions récentes, car ils ont vraiment mis l’accent là-dessus les derniers temps, chez Monsieur Austin. J’en ai quelque uns à la maison, ‘encaqués’ parmi les vivaces pour certains, et ils sont d’une santé insolente. D’ailleurs, dans l’article, ‘Shropshire lad’, je crois que c’en est un, de mémoire, non ?
Oui effectivement
Mais les rosiers anglais sont très gourmands! Ils sont si généreux qu’on le leur pardonne mais pour des jardiniers non passionnés qui ne penseront pas à donner des amendements réguliers, il y a des rosiers encore plus faciles… Des botaniques, des moschata,…
C’est vrai qu’ils aiment bien leur tas de compost au pied chaque année !
Quand on lit tout ça, on est plutôt découragé et on a une seule envie : aller arracher tous les rosiers du jardin ! (rires)
C’est vraiment une plante compliquée, même si les nouvelles obtentions sont plus résistantes. Quand j’achète un rosier, je ne vois pas d’étiquette qui indique si le rosier est résistant ou pas !
Je suis passionné par le monde des roses , collectionneur et continuellement à la recherche de la perle rare . Cet article sur les maladies est une référence et l on s y plonge volontiers pour tenter de trouver des réponses aux problèmes que l on rencontre . Avant l achat d un nouveau rosier je me plonge dans les avis donnés sur la variété, et toute la littérature (nombreuse)qui l entoure . Je prends l exemple de Line Renaud (Elbflorenz) de chez Meilland. Il est décrit comme exceptionnel, sain,résistant + ADR .
Ça, c est de la littérature …mais la réalité est bien différente ! Plusieurs achats de provenance différentes se sont révélés décevant…même les plants issus de boutures ! Ces rosiers passent mal l hiver , restent malingres , semblent toujours malades et seront bientôt arrachés. Mes autres rosiers, tels les ADR Lion de Kordes, Marie Henriette, Marie Curie et des dizaines d autres sont resplendissants , sains , jamais malades !
Voilà, cela m a soulagé de le communiquer..
Bravo pour cet article très complet mais on peut rajouter les otiorhynques.