L’Otiorhynque qui grignote le feuillage

Mais quel insecte découpe des petites encoches au bord des feuilles des arbustes de sorte que le limbe se trouve crénelé comme une tour médiévale?
C’est l’otiorynque, un petit coléoptère de la famille des charançons, qui s’attaque à de nombreuses plantes au jardin. Quand l’adulte apparaît, en mai, on remarque vite les dégâts mais on voit rarement le coupable car il reste caché dans le sol en journée et ne sort que la nuit pour grignoter les feuilles.
L’inconvénient est surtout d’ordre esthétique et ne met pas la plante en danger…

Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.
Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.

C’est qui? C’est quoi?

Il existe de nombreuses espèces de charançons. Le plus connu est le charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), un petit coléoptère noir avec un rostre et une carapace rigide. Il est incapable de voler.
Il mange les feuilles d’un large éventail de plantes en dehors de la vigne, et notamment les rosiers, rhododendrons, fusains, lilas, troènes, viornes, lauriers cerises, camélias, photinia, heuchères, saxifrages, bégonias, sedums et autres plantes vivaces et arbres, surtout ceux au feuillage coriace.

Il en dévore le bord du limbe en découpant des petites encoches comme des créneaux.
(A ne surtout pas confondre avec les abeilles découpeuses de feuilles (Mégachilidae) qui découpent « au compas » de profonds arrondis).

 

En revanche, beaucoup de charançons sont plus nuisibles au stade larvaire!

Ce sont de petites larves blanches, arquées, trapues, qui se développent sous la surface du sol pendant presque 2 ans, en se nourrissant des racines et du cambium (tissus sous l’écorce), à la base des troncs, causant parfois des dommages importants. 
Les plantes attaquées par des larves d’otiorhynque sont affaiblies, leur feuillage jaunit, leur croissance est ralentie et dans certains cas, elles dépérissent complètement.

La ponte est échelonnée de juin à septembre et il semblerait que les femelles puissent déposer jusqu’à 600 oeufs par nuit au pied des racines.

Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.
Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.

On n’est pas sortis de l’auberge!

On observe leurs dégâts dans les endroits où la terre est sèche et dans des potées ou jardinières.
Le réchauffement climatique leur est donc favorable et les larves sont de plus en plus présentes dans nos jardins, à la faveur des étés chauds et secs ainsi que des hivers plus doux.

Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.

Comment lutter?

Quand on observe les feuilles grignotées sur le bord, on peut être sûr qu’il y a des larves dans le sol, qui donneront des insectes adultes d’ici 1 à 2 ans.

  • En prévention, vérifiez les mottes des plantes que vous achetez afin de ne pas introduire des larves au jardin!
    Vérifiez aussi vos plants lors du rempotage ou des divisions.
  • Lâchez les poules! Elles délogeront les larves en grattant le sol.
  • Créez un milieu propice à la nidification d’un hérisson dans votre jardin : si vous avez la chance d’en accueillir, il mangera les larves présentes dans le sol. Laissez-lui des branchages et des feuilles mortes dans un coin du jardin…
  • Certains prétendent que le romarin, le thym ou l’ail sont d’efficaces répulsifs mais cela n’est pas prouvé.
  • Paillez le pied des arbustes ou ajoutez des vivaces couvre-sol afin de garder la fraîcheur du sol. Cela perturbe le cycle de la larve qui n’apprécie pas l’humidité.
  • Arrosez régulièrement si les plantations s’y prêtent.
  • Baignez les plantes en pot dans l’eau pendant une nuit, afin de noyer les larves et les adultes qui se cachent dans la terre.
  • Si l’attaque est trop importante, la pulvérisation de nématodes parasites, des vers microscopiques (Heterorhabditis megidis), est la méthode la plus efficace et la moins polluante, mais à effectuer avec précaution. Les nématodes parasitent les larves. Il s’agit d’une poudre à diluer qu’on applique d’avril jusqu’à l’automne, pour tuer les larves avant la nymphose. Le sol doit être humide durant les jours suivant l’application. Il faut impérativement effectuer ce traitement au moins deux années consécutives. La technique est complexe et onéreuse, et doit être renouvelée régulièrement.
  • Les adultes sortent la nuit donc on peut sortir avec la lampe frontale, et les ramasser manuellement pour limiter leur prolifération 😉
Dégâts de l’ Otiorhynque, charançon noir de la vigne (Otiorhynchus sulcatus), qui découpe dans les feuilles des encoches dentelées dont les marges brunissent.

13 commentaires sur “L’Otiorhynque qui grignote le feuillage

  1. J’en ai eu beaucoup l’année dernière.
    Ils attaquaient même mon jeune Olivier et même l’écorce de pommier et autres jeunes arbres ,beaucoup de dégâts, je les ramassais le soir.
    J’ai fais un traitement aux nematodes mais une seule fois.J’espérais que cela suffirait.
    Je surveille, et recommencerais une seconde fois comme vous le dite.
    Merci pour vos conseils.
    J’aime beaucoup vos articles , celui sur les rosiers ❤.

  2. Bonjour Malorie, j’ajouterai que l’Otiorhynque l’insecte femelle n’a pas besoin d’etre fécondé pour se reproduire, une fois installé au jardin , bien souvent apparu avec une plante achetée en pot en pépinière ( dans le terreau) ou alors dans un terreau classique, il envahit tout le jardin en dévorant tout sur son passage chez moi ce sont les Azalées Caduques ( point de départ) , ensuite Muguets, Weigela, Pieris, Bergenia, Hortensia, Rosiers, pas mal de vivaces.

    On peut piéger les adultes en plaçant des planchettes humides à proximité des plantes attaquées, ou ils vont aller chercher de la fraicheur pendant la journée après leur nuit de  »méfaits », dès qu’ils sont repérés , il restent immobiles et font le  »mort ».

    Hélas , le traitement par nématodes est encore trop cher, surtout pour les surfaces à traiter qui restent assez conséquentes, chez moi j’ai été et je suis toujours obligé de les traiter avec un insecticide  »systémique » (suite du message supprimé par l’administrateur)
    Pat

    1. Bonjour,
      Comme vous me suivez régulièrement ici, vous devez savoir que je ne prône aucune sorte d’insecticide ni chimique, ni bio, pas même le savon noir, mais j’essaie plutôt d’inciter mes lecteurs à créer un équilibre écologique et à plus de tolérance au jardin…
      Merci donc de ne pas citer dans les commentaires les noms de vos produits qui détruisent certainement une faune bien plus étendue que juste les otiorynques au jardin… 😉

  3. mais pourquoi vouloir détruire tous ces insectes ?
    et un insecticide systémique tue aussi quantité d’ espèces autres que les othyorinques . Si vous tuez les pucerons, que mangeront les larves de coccinelles ? Je ne développe pas plus mais je me demande si la préservation de la biodiversité ne vaut pas le sacrifice de qqes feuilles dans nos jardins.

    1. Bonjour,
      Je suis parfaitement d’accord avec vous mais où lisez-vous que je conseille un insecticide chimique?
      Ce n’est vraiment pas le message véhiculé par ce blog…
      Dans le pire des cas, je suggère les nématodes, des vers parasites, si cela peut sauver des plantes…

      1. Je faisais seulement une réponse au commentaire de Pat et j’ai dû faire une mauvaise manip. Je sais bien que les pesticides ne font pas partie de l’esprit de votre blog, raison pour laquelle je le suis, du reste.
        Je vous prie de m’excuser pour avoir généré ce malentendu.

  4. Pourquoi vouloir détruire à tout prix ces insectes? Sans compter que l’insecticide systémique détruira également des espèces autres que les orthiorynqyes, en particulier les moucherons, privant ainsi de nourriture les larves de coccinelles et oiseaux divers ?
    La préservation et la sauvegarde de la biodiversité ne valent elles pas le sacrifice de quelques feuilles dans les jardins ?

  5. je n ai jamais mis de poison ni sur mon sol ni sur mes plantes juste des déchets verts et cela depuis 1988 et qd j ai des insectes les autres bêtes les mange…les escargots les limaces les chenilles les insectes…etc je les laisse …qu ils s’arrangent entre eux! il m’est arrivé de doucher des pucerons si les mésanges n arrivaient pas à les sucer tous…

  6. j ai un arbute a papillon il se fait mange les feuilles je luim asperge savon liquide et petite vache j ai meme mis de la biere dans un couvercle voir si cetait une limace mais rien alors je presume que c est l insecte que vous parle alors dois je continuer a asperge avec mon savon ou j achete savon noir ou nematodes a la place pourtant a cote j ai des pivoine et hortansia hemerocale climatite etc et eux rien ils ne sont pas attaques pourquoi

    1. Tous mes conseils sont déjà indiqués dans l’article… Paillez le pied, arrosez régulièrement,… et si l’attaque est trop importante, la pulvérisation de nématodes parasites est la méthode la plus efficace!

  7. Hello, merci pour cet article. Je suis victime de cet insecte depuis 2 ans. Mon jardin est grand, j’ai pulvérisé des nématodes ( ça n’a pas fonctionné), planté romarin, thym et aïl (beaucoup) ( ça ne fonctionne pas non plus), je les « chasse » tous les soirs entre mai et octobre, j’en chope une centaine à chaque fois. Depuis 2 semaines je pulvérise de l’huile essentielle de Tanaisie et j’ai planté quelques pieds histoire de récupéré des graines pour le printemps prochain. J’ai suivi vos indication (paillage, arrosage etc.. ). J’espère vraiment pouvoir m’en débarrasser car ça bouffe tout et j’ai des plantes en souffrance …

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